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Élections au Kenya : les stratégies insolites pour faire enregistrer les électeurs

Élections au Kenya : les stratégies insolites pour faire enregistrer les électeurs

Kenya

Le 8 août, les Kényans sont appelés aux urnes pour la présidentielle. Dans un contexte social quelque peu tendu avec entre autres la grève des médecins, bon nombre de Kényans refusent de se faire enregistrer sur la liste électorale. Une décision que tentent de contrer certains décideurs.

Elle avait fait parler d’elle mi-janvier. La parlementaire Mishi Mboko, représentante des femmes dans la région de Mombasa avait en son temps incité les femmes à faire la “grève du sexe” pour obliger leurs époux à participer à l’opération d’enregistrement débutée le 15 janvier. “No sex – No vote”, promouvait-elle. L’on ne sait pas encore l’impact de l’opération, mais la députée avait beaucoup insisté sur la force du sexe comme moyen de persuasion.

>>> LIRE AUSSI : Au Kenya, pas de vote, pas de sexe pour les hommes, recommande une députée

Elle n’est pas la seule à avoir voulu tirer avantage de ses “forces”. A Muranga, un bastion de l’actuel président Uhuru Kenyatta, 2000 membres d’une association de propriétaires de bars et hôtels ont signé un traité pour ne pas servir les clients qui n’ont pas de cartes d‘électeurs. Peu importe les pertes, ces propriétaires assument leur choix. “Tout comme vous ne pouvez pas conduire sans permis, vous ne pouvez pas boire sans carte d‘électeur”, a expliqué James Waweru, le président de l’association.

Dans l’administration, le précieux sésame est également exigé. Le gouverneur de la ville de Vihiga a par exemple demandé à ses collaborateurs de s’assurer que les bénéficiaires des bourses avaient une carte d‘électeur avant qu’une subvention ne leur soit accordée.

Dans certains hôpitaux publics de cette ville, les ordonnances ne sont délivrées aux patients que lorsque ceux-ci possèdent une carte d‘électeur.

Des méthodes certes peu orthodoxes, mais qui pourront changer les choses, espère-t-on au Kenya. Même l‘église s’invite dans le débat politique. Dans la province du Kirinyaga, le chef de l‘Église chrétienne du renouveau de l’Afrique, l‘évêque Daniel Njagi a exigé des cartes d‘électeurs avant de servir la communion.

Ce dernier veut ainsi confondre les électeurs qui ne votent pas mais qui se plaignent après du vainqueur de la présidentielle. De l’avis de l‘évêque Daniel Njagi, les cartes d‘électeurs sont le seul moyen d‘éviter que le pays ne soit gouverné par des dirigeants qui “ne sont pas notre choix”.

L‘élection présidentielle au Kenya, prévue le 8 août mettra aux prises le président Uhuru Kenyatta et une nouvelle coalition de l’opposition connue sous le nom de la Super Alliance Nationale. Des deux côtés, on appelle à une participation massive de l’enregistrement sur les listes électorales.

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