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L'Union africaine attendue sur le dossier du décret anti-immigrés des États-Unis

L'Union africaine attendue sur le dossier du décret anti-immigrés des États-Unis

Ethiopie

L’Union africaine renouvelle ses instances depuis ce lundi 30 janvier avec notamment l‘élection de son nouveau président exercice en la personne du président guinéen, Alpha Condé. Mais également d’un nouveau président de la Commission de l’instance qui n’est autre que Moussa Faki, le ministre tchadien des Affaires étrangères.

Ces élections qui se sont déroulées lors du sommet des chefs d‘État, coincident avec une décision du président américain qui crée une onde de choc : l’interdiction pour les ressortissants de sept pays musulmans d’entrer sur le territoire américain pendant une période six mois. Parmi ces pays, trois sont africains : le Soudan, la Somalie et la Libye.

Lundi, lors de l’ouverture du sommet des chefs d‘État, le sujet a suscité des réactions comme partout dans le monde. La présidente sortante de la Commission de l’organisation, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma, a notamment fait remarquer que la mesure anti-immigré des États-Unis constitue “une période de turbulences” pour l’Afrique.

“Le pays même où nos peuples ont été emmenés comme esclaves a décidé d’interdire l’entrée aux réfugiés (originaires) de certains de nos pays”, a-t-elle expliqué, en référence aux États-Unis.

Elle a été suivie dans sa lancée par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres qui appelait les grandes puissances à ne pas fermer leurs frontières. “Les frontières africaines demeurent ouvertes pour ceux qui ont besoin de protection quand de nombreuses frontières se ferment, y compris dans les pays les plus développés du monde”, a-t-il ajouté.

Le Soudan, l’un des pays visés par cette mesure contre l’immigration, s’inscrivait dimanche en porte-à-faux avec la décision du président Donald Trump et estimait qu’il s’agit d’un “message négatif”. Une réaction suivie deux jours plus tard par celle de la Somalie qui s’est également insurgée contre ce choix. La Libye, troisième pays africain visé, n’a toujours pas réagi.

Reste que ces réactions amères ou interpellatives semblent ne pas être proportionnelles à la détermination de l’administration Trump à aller au bout de son idée, même si le président est taxée de promouvoir la discrimination par la religion ou par la croyance.

Face à cette situation, quel chemin compte emprunter l’Union africaine qui n’a cessé de réciter les psaumes de la liturgie de l’union ? Le silence ou la dénonciation au nom de la solidarité continentale? D’ailleurs, le nouveau président de l’UA, Alpha Condé, n’a pas manqué de rappeler, lors de son discours inaugural que “plus unis nous serons plus forts et capables de faire entendre notre voix au reste du monde.”

Les États touchés par ces restrictions migratoires attendent probablement que l’UA, leur grande famille institutionnelle, portent leur voix et se fassent entendre. Pour l’heure, aucune réponse concrète n’a été apportée encore moins un éventuel plan de riposte évoqué. Faut-il rappeler que la mesure, outre l’outrage fait à ces pays, tend à éroder leurs relations économiques et diplomatiques avec les États-Unis.

Souvent accusée de se laisser impressionner par les puissances occidentales, il est peut-être temps que l’Union africaine s’arroge son rôle : être la voix de tout un continent.

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