Tunisie
Ils ont risqué leur liberté et parfois même leur vie pour dénoncer la corruption en Tunisie. Récompensés vendredi, les lanceurs d’alertes demandent plus de protection.
Souvent exposés et menacés, pour les lanceurs d’alerte tunisiens, il ne suffit pas seulement de récompenser les actes de dénonciation. Il faudra aussi plus de protection. D’où, selon eux, la nécessité de mettre sur pied une loi qui les mettrait à l’abri de poursuites judiciaires et des menaces des personnes dénoncées. Lors de la cérémonie de récompense de dix d’entre eux organisée vendredi à Tunis, ces lanceurs d’alerte en ont appelé à la réactions des autorités gouvernementales. « Il y a des personnes qui ne sont pas bien protégées. Il y a des personnes qui ne peuvent pas vraiment construire un bon dossier donc ils risquent d’être poursuivis par les tribunaux pour une mauvaise déclaration et tout ça. Donc ils doivent être protégés par la loi. C’est pour ça que la loi, c’est nécessaire », plaide Noureddine Khalfaoui, directeur juridique de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) et lanceur d’alerte sur l’affaire des stents périmés.
La sécurité des lanceurs d’alerte est plus qu’une nécessité pour les autorités tunisiennes, engagées dans une lutte sans merci contre la corruption. Des discussions devraient bientôt avoir lieu pour matérialiser les avancées notées sur la question, comme l’assure le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption. « Le plus difficile, c‘était, bien sûr, le projet de loi présenté par le gouvernement. Et c’était les discussions parlementaires au sein des commissions. Donc ça été fait. Donc, voilà, on s’attend à ce que cela soit discuté lors d’une séance plénière. Et nous pensons qu’elle sera… Bon, mais ce n’est pas à moi d’avancer une date, mais je pense qu’au cours de ce mois de février », soutient Chawki Tabib.
La cérémonie de récompense des lanceurs d’alerte tunisiens a été organisée sur initiative de l’organisation tunisienne de lutte contre la corruption ‘‘I Watch’‘. « C’était une proposition de I Watch de faire parvenir l’INLUCC (ndlr, Institut national de lutte contre la corruption) dans cette initiative parce que l’INLUCC aussi a reçu pas mal de cas de corruption, ils ont reçu des dossiers très importants. Et donc on a voulu aussi parler des cas de corruption qu’ils ont traités, des lanceurs d’alertes qu’ils ont eus », explique Henda Faleh, coordinatrice de projet chez ‘‘I Watch’‘.
La corruption est considérée comme un des principaux freins à la relance économique de la Tunisie, six ans après la révolution. D’où l’importance de ces lanceurs d’alerte dans le dispositif de lutte contre le phénomène.
00:45
Football : le président de la fédération sud-africaine inculpé pour fraude
01:26
Kenya : la justice suspend la destitution du vice-président Gachagua
00:55
Kenya : Kindiki nommé vice-président en remplacement de Gachagua
01:12
Kenya : le Sénat vote la destitution du vice-président Rigathi Gachagua
01:05
Kenya : la Haute Cour avalise la motion de destitution contre Gachagua
Aller à la video
Afrique du Sud : le procès du vol à la ferme de Ramaphosa reporté d'un mois