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Côte d'Ivoire : des militaires en colère tirent dans Abidjan

Violences policières

Mercredi matin, gendarmes, soldats, gardiens de prison et douaniers ont tiré en l’air dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire, et notamment dans le port d’Abidjan, l’un des poumons économiques du pays et un des plus grands d’Afrique.

L’intrusion brusque des gendarmes dans le port a conduit à un arrêt des activités. Mais la direction du port a assuré avoir pris à 11h30 (locales et GMT) des “dispositions” permettant “d’assurer le fonctionnement normal” du port et “invité les opérateurs à reprendre leurs activités”.

Plusieurs citoyens, notamment des commerçants ont assisté impuissants à cette descente.

Ils n’ont pas tiré sur quelqu’un, ils ont tiré en l’air, dispersé la population et ils ont dit aux gens de rentrer et nous sommes rentrées et maintenant on est venu voir comment ça se passe au port sinon nous on habite la cité, la cité du port.

Je suis à la cité du port devant l’église St Antoine, vers les 10h00 on était dans la cours et on a entendu les tirs, nous aussi nous sommes sorti pour voir qui est entrain de tirer. J’étais assise dans le maquis et j’entends po, po, po.

J’étais assis devant la porte et je vois la route-là tout était plein, ils (militaires) sont en train de dégager les gens et puis nous aussi nous sommes rentrés après là les gens ont commencé à sortir et aller en ville, moi-même je suis parti à Adjamé (marché) et il n’y a rien, je suis de retour

Ces militaires en colère revendiquent également tout comme les précédents, des augmentations salariales et refusent une réforme des retraites.

Nous ne pouvons pas accepter qu’une partie de notre armée puisse bénéficier d’une prime de 12 millions de francs CFA (18.000 euros) et que les autres n’en bénéficient pas. C’est pour cette raison que nous avons tiré en l’air“, a affirmé sous couvert de l’anonymat, un gardien de prison à Bouaké.

“Tout le monde veut sa part du gâteau. Avec les morts, les antagonismes vont être exacerbés”, a estimé pour sa part un connaisseur de l’armée.

Selon un communiqué lu par le porte-parole du gouvernement Bruno Koné, “le président a instruit les grands commandements d’initier des rencontres avec toutes les composantes de nos forces de sécurité”(armée, gendarmerie, police, douanes, prisons, eaux et forêts) et “assure (les forces de l’ordre) de la volonté d’améliorer leurs conditions de vie”.

Hamed Bakayoko le ministre de l’Intérieur reconnu sans ambage qu’il y avait un “processus de contagion aux autres corps” et que “la situation pouvait être alarmante”.