Guinée : Alpha Condé et Cellou Dalein de nouveau à couteaux tirés

Le consensus semble remis en cause en Guinée entre l’opposition et les gouvernants. Alors que les élections locales prévues en février 2017 pourraient être de nouveau repoussées, Cellou Dalein Diallo, le chef de l’opposition guinéenne brandit la menace de manifestations pour faire entendre raison le président Alpha Condé.

Il prépare ses troupes à de nouvelles manifestations dans les rues de la Guinée. En août dernier c‘était près d’un million de partisans qui avaient répondu à l’appel et Cellou Dalein Diallo entend bien mettre à profit cette force humaine pour obtenir du président guinéen Alpha Condé, “le respect de ses engagements”.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, l’opposant Diallo s’offusque d’un “sabotage” de l’accord d’octobre 2016 qui prévoyait l’organisation d‘élections locales en février 2017 et l’indemnisation des victimes de violences politiques.

A présent, cependant, il craint bien que ces promesses ne soient pas tenues et que les scrutins soient de nouveau reportés. Pour Cellou Dalein Diallo, il s’agit de manigances du parti au pouvoir – qui se contente de “nommer des présidents de district ou des chefs de quartier – pour éviter la “vérité des urnes”.

Autre point de conflit, souligne l’opposant, le silence sur l’assassinat de 70 militants de l’opposition lors des marches pacifiques de l’opposition. En dépit de l’annonce de l’ouverture d’une enquête, Cellou Diallo martèle qu’aucune enquête n’a été diligentée alors que le président guinéen l’avait promis.

En octobre 2016, le dénouement heureux du dialogue politique qui s‘était soldé par un accord entre les franges avait fait renaître les espoirs d’une stabilité politique dans le pays.

Avec l’annonce du principal opposant guinéen, il a fort à craindre que cette stabilité prenne du plomb dans l’aile ; encore que le parti au parti au pouvoir lui rejette également la responsabilité de l‘échec du dialogue.