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Le Sénégal ''prend note'' des représailles d'Israël après son vote à l'ONU

Le Sénégal ''prend note'' des représailles d'Israël après son vote à l'ONU

Sénégal

Le Sénégal a reçu cette semaine d’Israël “la notification officielle” des mesures décidées après son vote à l’ONU d’une résolution contre les colonies israéliennes et en “prend acte”, a annoncé le gouvernement dans un communiqué reçu jeudi par l’AFP.

Cette résolution votée le 23 décembre par le Conseil de sécurité de l’ONU, exhorte Israël à “cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est” et affirme que les colonies “n’ont pas de valeur juridique”.

L’adoption du texte a été permise par l’abstention des Etats-Unis – qui n’ont pas mis leur veto – et le vote favorable de 14 autres membres. Le Sénégal, qui a rétabli ses relations diplomatiques avec Israël en 1995, est actuellement l’un des dix membres non permanents du Conseil de sécurité.

La résolution, initialement proposée par l’Egypte, devait être votée le 22 décembre. Elle a finalement été présentée au vote le lendemain à l’initiative de la Nouvelle-Zélande, du Sénégal, de la Malaisie et du Venezuela, après un revirement de l’Egypte.

Quelques heures après son adoption, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait ordonné “une série de mesures diplomatiques” contre la Nouvelle-Zélande et le Sénégal. Israël n’entretient pas de relations diplomatiques avec la Malaisie et le Venezuela.

“Suite au vote du Sénégal en faveur de la résolution” de l’ONU, Dakar “a reçu, le mardi 27 décembre 2016, la notification officielle des mesures” prises par le gouvernement israélien le concernant, écrit le ministère sénégalais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Par ces mesures, indique-t-il, Israël “rappelle en consultation son ambassadeur au Sénégal”, il “annule la visite prévue en Israël du ministre (sénégalais) des Affaires étrangères”.

En outre, poursuit-il, il “annule la présentation des lettres de créance de l’ambassadeur du Sénégal en Israël avec résidence au Caire” et “annule ses programmes de coopération avec le Sénégal”.

Jusqu‘à jeudi soir, aucune estimation chiffrée n’avait pu être obtenue par l’AFP sur cette coopération, et aucune source à l’ambassade israélienne à Dakar ne souhaitait s’exprimer.

Le gouvernement sénégalais “prend acte de ces mesures” d’Israël, ajoute le ministère des Affaires étrangères.

Il “tient à rappeler que le Sénégal, également président en exercice du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien (un organe de l’ONU, NDLR) depuis sa création en 1975, a constamment soutenu, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, la recherche d’une solution juste et équitable du conflit israélo-palestinien, qui consacre l’existence de deux Etats, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues”.

Dans un entretien publié mercredi par le journal privé sénégalais Le Quotidien, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a défendu la décision de son pays face à “un vote anti-Israël”.

“Il nous fallait trouver un moyen de signifier (…) de manière très claire notre colère et notre désaccord”, a-t-il déclaré.

“Les mesures prises sont temporaires et dépendent de la situation telle qu’elle évoluera”, la décision d’Israël “peut être reconsidérée si (…) le Sénégal reconsidère aussi ses positions”, a-t-il dit.

“Pour l’instant, l’ambassade continue son travail sans l’ambassadeur”, Paul Hirschson, “le travail continue et nous espérons que cette situation sera réglée très rapidement”, a poursuivi le porte-parole.

Le vote du Sénégal a cependant été salué dans plusieurs milieux au plan national, y compris parmi les plus critiques envers le régime du président Macky Sall.

L‘écrivain sénégalais Fadel Dia a même qualifié de “bonne nouvelle” la décision d’Israël concernant le Sénégal dans une tribune publiée mardi.

La “tactique” d’Israël “a toujours été de frapper les faibles et d’exiger la soumission de tous à sa volonté. (…) Qu’avons-nous à perdre en cas de retrait de son aide, bien trop conditionnelle et relativement modeste ? Très peu, et en tout cas pas l’honneur”, a estimé M. Dia.

AFP

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