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Média : un Ivoirien et un Camerounais reçoivent le prix Africa Check

Côte d'Ivoire

Deux journalistses, un Ivoirien et un Camerounais, ont reçu jeudi à Nairobi (Kenya), le prix Africa Check, pour leur travail réalisé chacun dans son pays. Ils ont a été primés pour avoir dénoncé de fausses affirmations émanant des gouvernements de leurs pays respectifs.

L’Ivoirien Manféi Anderson Diédri, journaliste pour le site eburnietoday.com (voir photo), a reçu le premier prix de vérification des faits dans la catégorie “média francophone africain”, après son enquête sur un conflit foncier impliquant l’Etat ivoirien, dans le sud-est du pays.

“Je suis arrivé ici en ce moment déjà certains d’entre eux, l’imam, le roi, étaient déjà emprisonnés puisqu’ils ont été emprisonnés en juillet 2015. Donc je suis arrivé en janvier 2016, donc c’est comme ça, j’ai sillonné la prison et ici également, je suis venu sur le terrain pour essayer de comprendre ce qui s’est passé réellement”, affirme le vainqueur de “Fact checking”.

Diédri a prouvé que l’Etat ivoirien, contrairement à ce qu’il avait affirmé, n’est pas le propriétaire d‘à peu près 11.000 hectares de terre, octroyés à une filiale du groupe belge Siat (Société d’investissement pour l’agriculture tropicale), en 2013. Ce qui a provoqué l’expropriation de fait des villageois de la zone.

“Selon la documentation que j’ai pu recueillir durant les huit mois d’investigation, l’Etat n’a pas purgé les droits coutumiers, alors que c’est la purge des droits coutumiers qui pouvait lui permettre (à l’Etat) de s’approprier définitivement ces terres qu’aujourd’hui, les populations continuent de réclamer”, explique le journaliste Ivoirien de 30 ans.

“Dès l’instant où ils m’ont mis en prison, et qu’ils ont affirmé que la terre ne nous appartient pas et qu’elle est à eux, même s’ils me tranchent la gorge, je refuse aujourd’hui, je refuse demain”, explique Nanan Akou Moro, roi de Famienkro, animé de colère et d’amertume.

Un de ses notables révèle que “quand ils sont arrivés, ils n’ont approché personne. Ils sont venus avec leurs machines et on commencé à détruire nos plantations d’anacarde. On a dit qu’on ne veut pas, donc ils tué deux des nôtres, ils nous ont emprisonnés. On a été libérés, mais on a encore des frères qui sont toujours réfugiés dans la brousse, parce que des gens ne veulent plus d’eux ici”.

De son côté, le Camerounais Arison Tamfu (du Journal du Cameroun) a été primé dans la catégorie ‘‘média anglophone’‘ pour son travail sur les affirmations de Paul Biya, le président du Cameroun. Ce dernier avait promis des ordinateurs à “chaque étudiant d’universités publiques ou privées camerounaises’‘.

Dans le souci d’un journalisme véridique et responsable

Mais en réalité, il s’est agi de mini-ordinateurs portables, prêtés par la banque chinoise Exim, qui n’ont jamais été remis à tous les étudiants, ont coûté plus cher que prévu et devaient être finalement payés par le peuple Camerounais.

Peter Cunliffe-Jones, le directeur général d’Africa Check, a laissé entendre lors de la cérémonie de remise des prix, que “le déroulement de l’année 2016 a confirmé la nécessité, pour tous les journalistes, de maîtriser les outils de vérification des faits’‘. Ajoutant par la même occasion que “nos lauréats ont démontré l’importance de ne pas seulement rapporter des déclarations de personnalités publiques, mais aussi de les remettre en cause et d’évaluer leur véracité”.

Africa Check est le premier site lancé sur le continent, dans le cadre de la promotion de la vérification des faits dans le débat public. Il a été créé en 2012 et est le fruit d’un partenariat entre la Fondation AFP et l’université sud-africaine de Witwatersrand.

Des sites créés aux Etats-Unis ont inspiré les créateurs d’Africa Check. Parmi eux, le très connu site américain PolitiFact, récipiendaire du fameux et prestigieux prix Pulitzer en 2009.

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