Nigéria
Il y aura eu bien plus qu’une dizaine de morts lors des violences qui ont opposé des membres de la communauté chiite et la police ce lundi. Là où la police parle de huit morts, des responsables de ce courant de l’islam évoquent une quarantaine de morts.
Sanusi Abdulkadir, un porte-parole du Mouvement Islamique du Nigeria (IMN) en est presque certain. Les forces de l’ordre auraient dissimulé des cadavres dans l’optique de biaiser le bilan. “Il est difficile de nous prononcer sur le nombre total des victimes mais les nouvelles que l’on reçoit sont effrayantes”, a-t-il lancé lors d’une conférence de presse ce matin à Kano, la capitale du nord du Nigeria.
“Quarante corps d’hommes, de femmes et d’enfants, ont été emmenés à la morgue du Murtala Mohammed Specialist Hospital, mais la police s’est rendue là-bas et a emporté les corps”, a-t-il affirmé.
“Nous sommes seulement en possession de huit cadavres, dont une enfant de 2 ans abattue d’une balle dans la tête”, a ajouté l’organisateur de la marche, soulignant que leurs obsèques auront lieu mercredi.
Les violences de ce lundi ont surgi alors que la police s’opposait à la traditionnelle procession “Arba’een Trek” du mouvement chiite vers l‘État de Kaduna, où le mouvement est totalement banni. Selon le chef de la police, la manifestation était non seulement interdite, mais ses éléments ont été agressés par la communauté.
“Ils ont attaqué nos officiers : un a été tué, un autre a été blessé à la tête”, a rapporté M. Ibrahim, arguant que la “police a la responsibilité d’assurer le libre mouvement des citoyens sur la route”.
Partisan d’un modèle islamique pareil à celui de l’Iran, l’IMN, mouvement radical chiite largement minoritaire au Nigeria, ne reconnaît pas l’autorité d’Abuja. D’un autre côté, les forces de l’ordre sont accusées par les organisations de défense des droits de l’homme de violer les droits de cette communauté.
Les 12 et 14 décembre 2015, l’armée est accusée d’avoir massacré 348 musulmans chiites à Zaria, puis enterré les cadavres dans une fosse commune, sans que personne dans l’armée n’ait à ce jour été jugé ou condamné.
A présent, le chef de la communauté chiite craint que le même scénario se reproduise : que les corps dissimulés par la police ne soient également enterrés dans des fosses communes.
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