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Côte d'Ivoire : les terres de l'ouest, sources de conflits

Côte d'Ivoire

À Guiglo en Côte d’Ivoire, des milliers de cultivateurs font face au problème de la rareté des terres et leur vente. Un phénomène qui dégénère en conflits, parfois mortels entre ceux venus du Burkina Faso, mais aussi d’autres régions de Côte d’Ivoire, qui travaillent pourtant depuis des années des lopins loués ou achetés, souvent à l’instigation des autorités, dans le but de grossir la production.

Plusieurs conflits, ont été enregistrés – selon les cultivateurs – dans cette partie Ouest de la Côte d’Ivoire depuis l’adoption dimanche par référendum de la nouvelle constitution. Une loi qui favoriserait de l’avis de Benjamin Kouakou (cultivateur baoulé, ethnie du centre du pays) les cultivateurs locaux. Elle stipule que : ‘‘seul l‘État, les collectivités publiques et les personnes physiques ivoiriennes peuvent accéder à la propriété foncière rurale”. En sont donc exclus les Burkinabè, qui sont pourtant plusieurs millions dans le pays.

“ _C’est complètement démagogique. C’est du clientélisme politique. Le dossier du foncier rural est une véritable bombe à retardement et un sujet très sensible “, accuse un observateur.

Gisèle Duteuil est présidente de l’ONG Audace Afrique. Selon elle, ‘’ l’objectif est vraiment d’avoir un outil, le régistre foncier communautaire, pour avoir une clarté sur les droits des uns et des autres.

La majorité des terres en Côte d’Ivoire ont un propriétaire, établi selon des coutumes locales. Mais seules 4 % des terres sont officiellement recensées par l‘État, avec des titres de propriété.
En 2013, le gouvernement ivoirien avait annoncé l’immatriculation sur dix ans de 23 millions d’hectares pour régler la question agraire. Or le projet est resté lettre morte.

Un secteur clé de l‘économie

Le secteur de l’agriculture est pourtant vital en Côte d’Ivoire. Elle représente 24 % du produit intérieur brut et deux tiers de la population active en vivent directement ou indirectement. Il assure 70 % des recettes à l’exportation, le pays étant premier producteur mondial de cacao, de noix de cajou et de cola, premier producteur africain de bananes, deuxième pour l’huile de palme et troisième pour le coton et le café. Une grande partie de cette production, notamment cacaoyère, repose sur des petits producteurs.

C’est important de savoir à qui appartient la terre parce que la terre en Côte d’Ivoire est devenue un sujet confligène surtout dans les zones de l’ouest, dans les zones forestières à cause de la pression sur les ressources donc il faut pouvoir clarifier pour éviter les conflits, “ ajoute le sociologue Sosthène Koffi, membre d’Audace qui préise toutefois que parfois des “locataires” exploitent des terres qui ne leur ont pas été attribuées.

Difficile cohabitaion

Quant à la vente, même signée avec des papiers, elle génère des conflits encore plus grands. Certains vendent des terres qui ne leur appartiennent pas ou auxquelles d’autres héritiers peuvent prétendre. Dans d’autres cas, des acheteurs profitent parfois de l’ignorance ou de la pauvreté des villageois pour acquérir des terres à vil prix.

Entre nous et nos installés quand il n’y a pas d’entente, nous allons sur le terrain pour observer. S’il y a des documents à la base, même que ça soit des documents entre les deux protagonistes, nous tenons compte de ces documents puisque c’est vous qui avez cédé à la base d’un écrit au moins. Même si c’est à un prix forfaitaire, nous tenons un peu compte de ça et on règle pacifiquement. “ Explique Honoré Drépohosson, chef de terre de Yaoundé (Cameroun).

Conséquences: les contestations sont innombrables entre ceux qui veulent reprendre des terres vendues et ceux, ne comprenant pas qu’on leur reprenne ce qui a été payé.

La cohabitation devient parfois difficile entre ethnies locales et “immigrés” burkinabè ou ivoiriens.

La création d’un régistre foncier, “ en limitant les conflits, favorise la cohésion sociale essentielle dans un environnement pauvre et favorise aussi l’investissement. avoir une sécurité et des droits bien établis permet (aussi de lutter) contre les problèmes de la faim et de la pauvreté “, conclut Mme Dutheuil.

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