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Somalie - Shebab : un rapport de l'ONU remonte les bretelles au gouvernement

Somalie - Shebab : un rapport de l'ONU remonte les bretelles au gouvernement

Somalie

Un rapport onusien a tiré la sonnette d’alarme sur les dangers croissants que représentent les Shebab somaliens alors que les satisfecits se multiplient sur une prétendue régression de l’insurrection du groupe islamiste.

Les Shebab utilisent des méthodes plus sophistiquées ; bénificient probablement d’une expertise étrangère – notamment au Moyen-Orient – dans la fabrication des explosifs, et ils profitent d’une bonne manne financière. Pour autant de raisons, un rapport des Nations unies appelle le gouvernement somalien et ses alliés à la vigilance.

Les auteurs du rapport expliquent par exemple comment le bilan humain des attaques Shebab a plus que doublé entre 2015 et les sept premiers mois de 2016, passant de 200 morts en 2015 à 470 en 2016, seulement en Somalie, alors qu’en 2010, le bilan n‘était estimé qu‘à 50 morts.

Des chiffres qui dénotent de la montée en puissance des Shebab, aujourd’hui capables de lancer des attaques d’envergure avec des méthodes sophistiquées, précisent les experts de l’ONU. En témoigne l’attentat sur un vol de la Daallo Airlines en février, où une bombe avait été dissimulée dans un ordinateur à bord de l’avion.

Même si depuis 2015, les Shebab n’ont pas tenté de coup majeur en dehors de la Somalie, le rapport estime que ces islamistes représentent à ce jour, “la menace la plus immédiate pour la paix et la sécurité en Somalie et continue d‘être une force déstabilisatrice pour la région de l’Est et de la Corne de l’Afrique”.

Leur puissance financière tirée à majorité du commerce illégal du sucre et de la taxation de la production agricole dans les villes qu’ils occupent contribuent énormement à financer leurs attaques, prévient le rapport.

Le gouvernement critiqué pour des “détournements de fonds”

A ce propos, justement, les Nations unies ont condamné le gouvernement somalien pour n’avoir pas payé les salaires des soldats, ce qui a conduit à des retraits dans des villes du sud et du centre, automatiquement reprises par les Shebab. L’ONU met en lumières de probables “détournements de fonds et de fournitures destinés aux soldats” venus de l’extérieur.

Pour les auteurs du rapport, il n’y a aucun doute, la situation sécuritaire dans le pays est critique, en dépit des discours qui veulent que l’insurrection du groupe radical se soit soit affaiblie. “Contrairement aux récits prédominants de réussite des efforts de contre-insurrection et de lutte contre le terrorisme, le groupe de suivi estime que la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée en Somalie”, a-t-il souligné.

Une sérieuse entorse aux élections qui se préparent dans le pays, mais également à la lutte contre l’immigration clandestine dont la Somalie est l’une des plus grandes candidates.

Le groupe radical Shebab qui veut instaurer la Charia dans toute la Somalie, a juré la perte du gouvernement soutenu par la communauté internationale. Bien que chassés de la capitale Mogadiscio depuis 2011, le groupe qui s’est rallié à Al-Qaeda depuis 2012, a multiplié les assauts en Somalie causant la perte de personnalités, de populations civiles et de soldats de la Force de l’Union africaine en Somalie, Amisom.

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