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Carburant "sale" : les Béninois réagissent

Bénin

Le Bénin fait partie des huit pays africains touchés par le scandale du carburant de mauvaise qualité, vendu par des sociétés de négoce suisses.

Les réactions ont cours dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, depuis la publication d’un rapport intitulé « Dirty Diesel », par l’ONG suisse Public Eye.

“Le carburant utilisé dans ces véhicules après combustion fait libérer des gazs souvent toxiques et l’essence déjà, même s’il est un produit conforme, nous expose déjà à d‘énormes risques en ce qui concerne la préservation de l’environnement et mieux, quand c’est de mauvaise qualité, c’est encore plus complexe”, s’indigne Ernest Gbaguidi, président de l’association “Bénin santé et suivie du consommateur”.

Et l’homme ajoute ceci : “le fait de nous avoir exposés à ces produits toxiques pendant tout ce temps, nous allons interpeller au niveau de la justice, tous les acteurs et chacun doit pouvoir répondre. C’est la manière pour nous d’amener les gens à se conformer désormais et c’est notre manière à nous de demander que réparation soit faite aux consommateurs même si on ne peut pas tout rattraper.”

Du côté des importateurs, l’on tente de rassurer l’opinion publique quant au respect des normes en vigueur.

Luc Kolimedje, président du groupement des professionnels de l’industrie du pétrole du Bénin : “en tant qu’importateur béninois, nous nous référons très bien aux caractéristiques qui sont indiquées par le législateur béninois. Nous pouvons aussi confirmer que les qualités que nous importons sont des qualités qui sont, bien au contraire à ce qui se dit, en conformité avec le législateur béninois.”

L’Afrique encore et toujours “inondée” par les pollueurs

C’est en septembre dernier que Public Eye publiait son rapport de 160 pages, dans lequel l’ONG dénonçait les agissements véreux de certains négociants suisses. En plus du Bénin, l’Angola, le Congo, le Ghana, la Côte’Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Zambie ont acheté ce carburant à haute teneur en soufre et donc fortement toxique.

Aux dires de Public Eye (anciennement appelée Déclaration de Berne), des sociétés telles que Vitol, Trafigura et Addax & Oryx “profitent” de la faiblesse des normes africaines pour écouler sur le continent des carburants de mauvaise qualité et “réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine”. L’ONG suisse précise dans son rapport que “les négociants suisses inondent l’Afrique de carburants toxiques”.

Parmi ces négociants peu scrupuleux, certains se sont même dotés de reseaux de stations-service sur le continent. Ce qui facilite l‘écoulement de leur carburant sale.

Après prélèvement d‘échantillons à la pompe dans certains pays d’Afrique, Public Eye a fait cette découverte : la teneur en soufre des carburants est jusqu‘à 378 fois supérieure à la teneur autorisée en Europe. Le comble de cette toxicité a été constaté au Mali, où le record est détenu par une station-service du groupe Addax & Oryx.

Ces carburants, ajoute Public Eye, contiennent en outre d’autres substances nocives, telles que du benzène à des “niveaux généralement interdits par les normes européennes”.

“La qualité africaine”. Tel est l’appellation de ce carburant de la mort, donnée par ces négociants suisses. Ils procèdent au mélange de divers produits pétroliers semi-finis et d’autres substances, pour donner ce résultat qu’aucun pays européen n’achètera jamais.

Les principaux pays producteurs de cette espèce de carburant hautement dangereux : les Pays-Bas et la Belgique, dans la zone ARA (Amsterdam, Rotterdam et Anvers).

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