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RDC : condamné à mort, un ancien seigneur de guerre honoré par l'État

RDC : condamné à mort, un ancien seigneur de guerre honoré par l'État

République démocratique du Congo

Première apparition publique pour Kyungu Mutanga, communément appelé Gédéon, depuis son évasion du pénitencier de Kasapa le 7 septembre 2011, où il purgeait une peine de prison à vie pour crimes de guerre.

Chants et danses à l’honneur de l’ancien milicien Kyungu Mutanga dit Gédéon qui faisait son retour, ce mardi, à Lubumbashi après plus de cinq ans de cavale. Les autorités du Haut-Katanga, dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo (RDC) ainsi que quelques centaines de policiers et militaires sont sortis accueillir l’homme lors d’une cérémonie de reddition à l’assemblée provinciale du Haut-Katanga.

L’ex-chef de la milice sécesssionniste “Bakata Katanga” et commandant du Mouvement des indépendantistes révolutionnaires africains (MIRA) et une centaine de ses hommes venaient déposer les armes.

C’est flanqué d’un tee-shirt à l’effigie du président congolais Joseph Kabila sur lequel était estampillé “Shikata”(“demeure”, “reste longtemps”) en langue luba que ce chef maï-maï – milice fétichiste généralement d’autodéfense – et séparatiste a débarqué à bord d’une jeep de l’armée, amaigri et visiblement affaibli.

“J’avais reçu des armes en 1998 (pendant la deuxième guerre du Congo) de feu Mzee Laurent Désiré Kabila (père de l’actuel président Joseph Kabila) pour barrer la route aux ennemis rwandais (…) Aujourd’hui, répondant à l’appel du président Joseph Kabila, je suis venu déposer les armes”, a-t-il déclaré en kiluba, langue de l’ethnie des Kabila.

Bien que la société civile juge “déplorable” l’accueil fait par les autorités à Gédéon, l‘État congolais estime cependant que c’est une opportunité d’un retour à la paix qu’il faut saisir.

“Du moment (que Gédéon) s’est rendu, l‘État peut lui faire grâce (…) Il faut donner une chance à la paix, il faut saisir cette chance”, a justifié le vice-ministre de la Justice Mboso Nkodia. Le général Philémon Yav, chef de la 22e région militaire a pour sa part appelé les quelques dizaines de groupes armés actifs dans l’est du pays à “suivre ce bon exemple”.

Impasse sur l’issue de la reddition de l’ancien chef de guerre

Un changement de casquette pour Kinshasa qui avait pourtant jugé et condamné à mort en 2009 l’ancien chef rebelle pour “crimes de guerre”, “crimes contre l’humanité” et “appartenance à un mouvement insurrectionnel et terroriste”. Une peine commuée par la suite en prison à vie.

Mais ce dernier n’avait passé que deux années en prison après une évasion spectaculaire menée par ses hommes le 7 septembre 2011, libérant au passage quelque 1000 détenus.

Ancien membre de l’armée congolaise après la chute du président Mobutu, le commandant Gédéon a déserté l’armée, se hissant à la tête d’une rébellion. Il est notamment accusé d’avoir multiplié les exactions contre les populations civiles dans le Nord-Katanga pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003).

A présent, le flou demeure sur sa situation. Sera-t-il amnistié par l‘État, bénéficiera-t-il d’une remise de liberté ? Le général Philémon Yav a simplement déclaré que pour l’instant, il est “sous la surveillance de l’armée”, mais qu’il n‘était pas détenu.

La moitié Est de la RDC est déchirée par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Depuis la réélection contestée de M. Kabila, le pays traverse une crise politique qui s’intensifie à l’approche de la fin du mandat du chef de l‘État, le 20 décembre.

Crédit Photo : AfricaTopTweet

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