Côte d'Ivoire : que cache la visite de Blaise Compaoré à Bédié ?

L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré (1987-2014) était ce lundi chez l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié (1993-1999). Une rencontre à laquelle était initialement conviée la presse avant d‘être tenue secrète.

Les deux hommes se sont rencontrés dans la commune chic de Cocody, à Abidjan, la capitale ivoirienne, au domicile de l’ancien chef d‘État ivoirien, Henri Konan Bédié. Ce dernier a reçu pendant près d’une heure son ancien homologue burkinabè, Blaise Compaoré.

C’est la première apparition publique de Blaise Compaoré depuis son exil en Côte d’Ivoire, après qu’il a été chassé du pouvoir par la rue en 2014, après 27 ans de règne.

Difficile cependant de connaître la raison de cette rencontre d’autant qu‘à la sortie de leur entretien, les deux hommes n’ont produit aucune déclaration officielle. Pourtant, la presse avait été conviée à ce rendez-vous, mais a finalement été laissée pantoise devant la résidence du président Bédié.

“Il s’agit d’une rencontre privée. Il n’y aura aucune déclaration”, a expliqué une porte-parole de M. Bédié à la vingtaine de journalistes qui avaient été invités à assister à l‘événement.

Dans l’entourage de Blaise Compaoré, on estime qu’il y a peut-être eu recadrage. “Peut être voulait-il parler… Mais apparemment, il y a eu des instructions en haut lieu lui rappelant le devoir de réserve”, affirme un de ses proches ayant requis l’anonymat.

La visite intervient dans un contexte politique particulier en Côte d’Ivoire. Un avant-projet de Constitution qui prévoit entre autres une réforme du concept de “l’ivoirité” sur la nationalité agite les débats.

Au Burkina, l’ancien président qui a été naturalisé ivoiren en février, est toujours poursuivi par la justice de son pays en tant que ministre de la Défense pour la répression des journées d’insurrection d’octobre qui avaient conduit à sa chute, ainsi que dans le cadre du dossier de la mort de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors d’un coup d’Etat qui porta Blaise Compaoré au pouvoir.