Bénin
Le Conseil des ministres béninois qui s’est tenu le mercredi a décidé d’interdire toute activité d’organisations estudiantines sur les campus universitaires. Une décision qui suscite le courroux de ces organisations, dénonçant un muselage de leur liberté.
Les associations estudiantines béninoises réduites au silence dans les quatre universités du pays. Mercredi, à l’issue d’un Conseil de ministres, le gouvernement béninois a annoncé l’interdiction jusqu‘à nouvel ordre de toute activité des fédérations, unions, associations ou organisations faitières d’étudiants sur les campus universitaires.
Pascal Koupaki, ministre d’État, secrétaire à la présidence de la République et porte-parole du gouvernement a justifié cette mesure par “la recrudescence des faits de violence et de vandalisme” dont se seraient rendues coupables ces organisations.
Ces dernières sont du reste accusées d’avoir procédé au recrutement d’anciens militaires et auraient fait de certains espaces des campus, des camps de torture, de vandalisme et autres faits de violences.
Dans les milieux estudiantins, on crie déjà à la “violation de liberté”. Dans la soirée de mercredi, deux des trois grandes organisations estudiantines se sont exprimées. Il s’agit notamment de l’Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb) et de la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb).
Du côté de l’Uneb, on estime que “la liberté d’association et de manifestation de tout individu est violée à travers cette décision”, a commenté Nicolas Zinsou, le président de l’union. Pour ce dernier, il faudrait clairement définir les accusations qui sont portées contre les organisations.
“Le comble est qu’on ne sait pas exactement ce qu’on reproche aux organisations estudiantines. C’est extrêmement grave si en tant qu’intellectuel, on ne cherche pas à savoir la source des grèves sur le campus. Parce que cette année s’il n’y avait pas cette fameuse et méchante décision de la session unique à la Flash, je crois qu’il n’y aurait pas de mouvement de grève”, a-t-il martelé sans omettre de préciser que la base estudiantine “sera consultée avant toute réaction”.
Quant à Emmanuel Assimada, président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb), il préfère jouer la carte de la diplomatie, assurant de se “rapprocher” du “ministère (ministère de l’Enseignement supérieur, Ndlr) d’abord pour mieux comprendre avant toute réaction”.
Au Bénin, au delà de ces grandes organisations légales auxquelles s’ajoute l’UNSEB, les autorités ont fréquemment accusé des étudiants d’animer des groupes dans lesquels sont promus l’ethnocentrisme.
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