Visite diplomatique
La chancelière allemande ira tour à tour au Mali, au Niger puis en Éthiopie. Au centre de cette visite éclair de trois jours, la crise migratoire dont l’Afrique subsaharienne est un important point de transit.
C’est d’abord au Mali qu’Angela merkel débutera sa mini tournée qui débute le dimanche 09 octobre. Elle y visitera notamment les troupes de la Bundeswehr déployées dans le cadre des missions européennes, l’EUTM et onusienne, la MINUSMA.
Elle se rendra par la suite au Niger où elle annoncera officiellement la construction d’une base allemande dans le pays. En Éthiopie, qui marquera la dernière étape de son périple africain, la chancelière allemande participera à l’inauguration du nouveau bâtiment de l’Union africaine.
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La question devenue urgente de la crise migratoire justifie également la présence de la dirigeante allemande en terre africaine. L’Afrique subsharienne est en effet depuis plusieurs mois un carrefour privilégié pour les candidats à l’immigration clandestine qui vise l’Europe, et l’Allemagne en particulier.
Le sujet est d’autant plus important pour Angela Merkel que son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) a enregistré les pires scores de son histoire lors des récentes élections locales. En cause, sa politique migratoire jugée faible par une bonne partie de l’opinion allemande et qui a notamment permis l’arrivée d’un million de réfugiés en Allemagne en 2015.
Ainsi, Angela Merkel entend tabler sur un nouveau modèle migratoire, à l’instar de celui passé en mars entre l’Union européenne et la Turquie, en accord avec les pays africains les plus concernés par l’immigration clandestine.
“La réponse sécuritaire oui, mais économique aussi”
Cette politique, apprend-t-on du Dr. Oswald Padonou, chargé de programme Gouvernance et Sécurité en Afrique subsaharienne pour la Fondation allemande Konrad Adenauer, au bureau régional d’Abidjan, devrait s’articuler autour de points économiques et sécuritaires.
Pour Berlin, au delà de considérations sécuritaires, il est important d’offrir aux populations d’Afrique subsaharienne les conditions favorables à leur épanouissement social, afin qu’elles ne soient plus tentées par l’aventure européennes, au risque de leur vie.
Et ce, à un moment où le Mali et le Niger notamment, sont engagés sur plusieurs fronts : assurer la sécurité des populations face à la montée en puissance du djihadisme dans la région, et satisfaire les besoins de la population en terme d’équipements sociaux-économiques, d’écoles, d’hôpitaux… alors que les prix des matières premières dont sont tributaires ces pays, sont en chute libre sur le marché mondial.
“[…] La stabilité et la sécurité en Europe passe aussi par le contrôle des flux migratoires et cela passe aussi par le développement économique du Sahel. La réponse sécuritaire ne peut pas seule aider à surmonter les défis auxquels le gouvernement nigérien doit faire face”, analyse Dr. Oswald Padonou.
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Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), plus de 300.000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis le début de l’année pour se rendre en Europe. Une grande partie d’entre eux sont originaires d’Afrique subsaharienne.
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