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Nigeria/Filles de Chibok : le gouvernement admet avoir négocié avec Boko Haram

Nigeria/Filles de Chibok : le gouvernement admet avoir négocié avec Boko Haram

Nigéria

Plus de deux ans après l’enlèvement des lycéennes de Chibok, Abuja admet pour la première fois avoir eu des discussions avec le groupe islamiste Boko Haram, à l’origine du rapt, pour faire libérer les jeunes filles.

Vendredi, le ministre nigérian de l’Information a révélé que les services secrets avaient échangé trois fois avec Boko Haram, sans suite.

La première fois, c‘était “le 17 juillet 2015”, avoue le ministre. C‘était exactement deux mois après l‘élection du président Muhammadu Buhari et plus d’un an après le kidnapping.

Lors de ces échanges, les islamistes posent leurs conditions : la libération de plusieurs prisonniers en échange de la libération des filles de Chibok. Le président Buhari, nouvellement élu, accepte cette clause bien qu’il s’agisse de prisonniers accusés d’avoir commis des attentats meurtriers.

>>> LIRE AUSSI : Un échange de prisonniers est à l‘étude au Nigeria, entre le pouvoir et Boko Haram

Mais ces négociations n’aboutiront jamais, affirme le ministre alors que tout semblait bien parti. Le président Buhari qui a fait de la remise en liberté des lycéennes une de ses promesses de campagne, relance les discussions. L’une se tiendra fin 2015 puis l’autre début 2016. Là encore, aucun résultat.

Pour le gouvernement, les querelles intestines au sein du groupe ont fortement contribué à ralentir le processus.

Que compte faire à présent Abuja vu la crise de leadership qui secoue Boko Haram depuis son allégeance au groupe État islamique, qui a décidé d’un nouveau chef en lieu et place d’Abubakar Shekau pour sa succursale ouest-africaine ?

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Le ministre de l’Information n’en place pas un mot à ce propos. Toujours est-il que ses dernières déclarations sont de nature à rassurer le collectif Bring Back Our Girls qui se réjouit de “la transparence” de l‘État.

“C’est très bien de pouvoir savoir les efforts faits par le gouvernement pour ramener vivantes nos filles. Parce que sincèrement nous espérons que ce soit le signe d’une nouvelle période, avec des comptes rendus réguliers auprès des parents des jeunes filles, auprès de notre mouvement aussi en direction du grand public. Mais en attendant, nous allons poursuivre notre veille active autour des progrès”, a affirmé Aisha Yesufu, la porte-parole du mouvement.

>>> LIRE AUSSI : Des lycéennes de Chibok identifiées dans la vidéo diffusée par Boko Haram

La sortie du gouvernement vient, en effet, mettre une trêve aux relations tendues constatées ces dernières semaines entre autorités et le collectif. La diffusion d’une vidéo de Boko Haram dans laquelle apparaissent des filles de Chibok a été le déclencheur de ces tensions.

Le collectif Bring Back Our Girls déplorait alors l’inertie du gouvernement. Une marche du collectif vers le palais présidentiel avait été stoppée par la police.

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