Éthiopie : des prisonniers graciés à la veille du nouvel an

Le nouvel an en Éthiopie s’accompagne de la libération de prisonniers. Ce samedi, le gouvernement a gracié des centaines de prisonniers dont le journaliste Yusuf Getachew, emprisonné depuis 2012 pour “encouragement au terrorisme”.

Rédacteur en chef du magazine Affaires musulmanes, Yusuf Getachew a été condamné en août 2015, trois ans après son arrestation. Il était accusé d’avoir vertement critiqué Addis-Abeba pour sa répression contre la minorité musulmane, lors de violentes manifestations entre des musulmans éthiopiens et le pouvoir en place.

En 2012, lors d’une audience, le journaliste avait dénoncé des traitements qu’il aurait subis pendant son incarcération, affirmant avoir été battu.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) qui a appris sa libération a salué l’action du gouvernement éthiopien. Toutefois, pour l’organisation, il serait “préférable d‘éviter d’emprisonner les journalistes dans le cadre de leur travail”, a affirmé Angela Quintal, la coordonnatrice du programme Afrique du CPJ, exigeant “la libération immédiate des journalistes éthiopiens emprisonnés pour le travail”.

Alors que l‘Éthiopie se trouve actuellement dans un climat de tension dû à des manifestations dans les régions Oromo et Amhara, la décision des autorités est perçue comme un geste d’apaisement. Ces manifestations qui ont fait des centaines de morts selon les organisations de défense des droits de l’homme, exigent du gouvernement plus de démocratie et une meilleure répartition des richesses et des instances du pouvoir.