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La circoncision, facteur incontournable chez les Luhyas, au Kenya

La circoncision, facteur incontournable chez les Luhyas, au Kenya

Kenya

La circoncision aurait des atouts d’une importance insoupçonnée. Incursion dans le monde de la communauté Tachoni, dont fait partie l’ethnie Luhya.

Webuye, dans l’ouest du Kenya. Très tôt le matin, avant même le début des autres activités de la journée, des chants et des danses sont exécutées dans un seul but : circoncire des adolescents.

Après avoir quitté le village et une fois sur les lieux de la cérémonie (tout cela en chants et danses), les jeunes gens sont plongés dans l’eau froide du matin, puis recouverts de boue par leurs initiateurs. Ils sont insultés et même flagellés à l’aide de fines branches d’arbre. Tout ça, pour les intimider et les endurcir avant le début de l’opération en tant que telle.

La circoncision est incontournable pour tout Luhya qui aspire au respect et elle lui permet de prouver sa virilité. Sans oublier qu’il aura, une fois circoncis, le droit de s’asseoir et de parler avec les adultes de sa communauté. Chose qu’il ne sera jamais en droit de faire, s’il reste incirconcis.

Une bonne dose de courage requise

Julius Masibo, ancien du village : « après avoir été circoncis, vous ne verrez plus ce jeune homme dans les jupes de sa mère. Une fois guéri, il sera assis avec son père, il aura désormais vécu la même chose que son père. »

L’opération se fait sans anesthésie. Les garçons lèvent les yeux au ciel, tandis que l’expert en circoncision leur coupe le prépuce. Si un jeune homme crie, pleure, où si l’on aperçoit des larmes rouler sur ses joues, il sera la risée de ses camarades de promotion. Sans oublier les railleries des autres, une fois de retour au village.

Mais une fois circoncis, les jeunes ont de l’assurance. Mike Baraze est l’un de ces jeunes gens : « nous venons d’être circoncis, nous nous sentons super bien, avant nous avions peur des hommes, aujourd’hui, nous pouvons les affronter. »

Malgré les problèmes d’hygiène, cette tradition ancestrale est aujourd’hui préconisée par les médecins du pays qui encouragent la circoncision médicale pour lutter contre le Sida.

Une parade contre le Sida, encouragée par la médecine moderne

En 2008, le gouvernement kényan a lancé un programme de circoncision masculine médicale volontaire, pour lutter contre la propagation du Sida Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la circoncision réduit de 60 % le risque d’infection du VIH.

Dr Jacob Odhiambo, responsable du programme de circoncision masculine médicale volontaire : « nous proposons ce service aux communautés qui ne pratiquent pas habituellement la circoncision. D’ailleurs, ce sont ces communautés où la prévalence du VIH est la plus élevée dans le pays. »

Pas moins de 40 tribus, sur un total de 42, pratiquent la circoncision au Kenya. Les temps changent, les mentalités aussi ; de nos jours, un nouveau couteau (parfois, une lame de rasoir) est utilisé par les initiateurs, à chaque opération.

Comme quoi, devenir un homme, ce n’est pas une affaire pour les frileux.

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