Gabon
La presse gabonaise s’est invitée dans le débat sur le vainqueur de la présidentielle au Gabon. Alors même que les résultats officiels de cette élection à un tour sont attendus pour ce mardi, les journaux gabonais ont dores et déjà désigner “leur” vainqueur.
La Commission électorale gabonaise peut prendre ses congés. Au gabon, certaines presses ayant visiblement des affinités avec les deux potentiels adversaires de la présidentielle, Ali Bongo et Jean Ping, n’ont pas eu besoin d’attendre ce mardi – jour prévu par la Commission électorale nationale et permanente (Cénap) pour la proclamation des résultats officiels – pour s‘étaler sur ces résultats.
“Ali réélu”, titre en une le journal Douk-Douk en dénonçant “les provocations et les violences exercées sur des partisans du candidat Ali”. Pour son confrère L’Aube, il n’y a aucun doute, “C’est Ping !” le vainqueur, s’extasiant de cette “page” qui “se tourne” dans l’histoire du Gabon dirigé par la famille Bongo depuis près d’un demi-siècle. “Chacun sait qui a gagné”, ajoute L’Aube.
Des déclarations qui laissent suggérer d’une présidence à deux têtes dans cet État de l’Afrique centrale comme l‘évoque d’ailleurs Le Matin Equatorial à sa “Une”. “Un fauteuil, deux prétendants ?”, s’interroge le journal.
Mais au-delà, c’est surtout les conséquences de telles considérations qui suscitent des inquiétudes. “Les déclarations triomphales des deux camps, faites après l‘élection, pourraient ouvrir la voie à une période d’incertitude, voire mettre le feu si les acteurs politiques et les Gabonais n’y prennent garde”, pointe l‘éditorialiste du Matin.
Dimanche déjà, le candidat Jean Ping avait donné le ton. Il s‘était autoproclamé vainqueur devant la presse et des milliers de partisans. De son côté, le président – candidat Ali Bongo Ondimba s’est estimé serein et a dénoncé les agissements de son rival. Quoi que, quelque temps après, le porte-parole d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze a retorqué que son candidat était “en tête avec une avance qui ne peut plus être inversée”.
La campagne surchauffée de ces dernières semaines a certainement laissé la porte ouverte à un scrutin tout aussi enflammé, qui fort heureusement, n’a toujours pas débouché sur des violences. De nombreuses organisations craignant des dérives avaient appelé les Gabonais au calme et à accepter le résultats des urnes.
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