République démocratique du Congo
L’ex-rebelle et ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar, chassé de la capitale en juillet par de violents combats, a récemment quitté le Soudan du Sud et se trouve actuellement en République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes.
Si la localisation exacte de M. Machar en RDC demeurait floue jeudi soir, un porte-parole de l’ONU à New York, Farhan Haq, a précisé que M. Machar avait été pris en charge par la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) avant d‘être remis aux autorités congolaises.
“La Monusco a appris hier (mercredi) la présence de M. Machar en RDC et les autorités congolaises ont demandé à la Monusco de faciliter son extraction et son transfert. Il a été remis aux autorités de la RDC”, a déclaré Farhan Haq.
La prise en charge de M. Machar et de sa famille s’est faite pour des “raisons humanitaires” et “avec son consentement”, a déclaré le porte-parole, ajoutant que l’opération s‘était déroulée “dans une zone près de la frontière avec le Soudan du Sud”.
“Nous lui avons fourni l’aide médicale dont il avait besoin”, a indiqué le porte-parole, sans donner plus de précisions.
Selon M. Haq, les Nations unies ne savent pas précisément où, sur le territoire congolais, se trouve à présent M. Machar mais, “nous pensons qu’il n’est pas à Kinshasa”.
Selon une source proche du dossier, M. Machar pourrait séjourner à Kisangani (centre-nord) mais aucune source officielle n’a confirmé cette information.
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Plus tôt, un responsable du SPLM-IO – parti de M. Machar – avait indiqué à l’AFP que l’ex-chef rebelle se trouvait “à Kinshasa” et qu’il souhaitait “rejoindre au plus vite l’Ethiopie” où il donnerait une conférence de presse.
M. Machar s‘était réfugié à plusieurs reprises en Ethiopie lors de la guerre civile au Soudan du Sud, débutée fin 2013.
Riek Machar avait fui Juba à l’issue de combats à l’arme lourde dans la capitale du 8 au 11 juillet entre forces loyales au président Salva Kiir et les ex-rebelles répondant à ses ordres. Ses hommes, en infériorité numérique, avaient dû quitter la ville. M. Machar a depuis été remplacé au poste de vice-président par son ancien allié Taban Deng Gai.
Les camps Kiir et Machar se rejettent la responsabilité des combats de juillet, qui ont mis en péril le fragile accord de paix d’août 2015, destiné à mettre un terme à une guerre civile débutée en décembre 2013 et ayant fait des dizaines de milliers de morts et 2,5 millions de déplacés.
M. Deng, nommé par Salva Kiir le 25 juillet, a appelé mercredi Riek Machar à rester à l‘écart des affaires politiques du pays afin de permettre la mise en oeuvre d’un accord de paix.
Mais le soutien dont dispose M. Deng au sein de l’ethnie nuer (de M. Machar) et des forces ex-rebelles reste difficile à évaluer alors que plusieurs cadres de l’ex-rébellion, en exil ou à l’extérieur de Juba, ont vécu sa nomination comme une trahison.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé vendredi dernier le déploiement de 4.000 soldats onusiens en plus des 13.500 Casques bleus se trouvant déjà dans le pays, pour assurer la sécurité à Juba et dissuader les attaques contre les bases de l’ONU.
Juba n’a pas encore accepté le déploiement de cette force.
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