Manifestations en Éthiopie : plus de 50 personnes tuées, des centaines blessées

Les manifestations du week-end en Éthiopie se sont soldées par un bain de sang. Selon l’ONG Amnesty International, plus d’une cinquantaine de manifestants ont été tués et des centaines d’autres blessés.

Soixante-sept morts et plusieurs centaines de blessés pour Amnesty International ; entre 48 et 50 manifestants tués pour la seule région de l’Oromo selon Merera Gudina, figure de l’opposition éthiopienne et président du Congrès du Peuple Oromo ; 49 morts pour les deux régions, Oromo et Amhara, avance une source diplomatique à Addis Abeba. Certes une bataille des chiffres sur les manifestations du week en Éthiopie, mais tous sont unanimes : ces rassemblements ont été réprimés dans le sang par le gouvernement éthiopien.

Et le bilan, qui n’a pas encore été communiqué de source officielle, pourrait bien s’alourdir vu le nombre de blessés dans un état grave.

Vendredi, le Premier ministre éthiopien Haile Mariam Dessalegn avait interdit toute manifestation et autorisé la police à utiliser tous les moyens nécessaires pour les empêcher.

Mais samedi, c’est d’abord les populations de l’Oromo qui sont descendues dans les rues, notamment dans la capitale Addis-Abeba jusque-là épargnée par les protestations. Dimanche, elles étaient suivies de celles d’Amhara. Des manifestations dont l’objectif commun est d’exiger du gouvernement une meilleure répartition du pouvoir. Les protestataires qui forment environ 60 % de la population éthiopienne, s’insurgent contre une gestion égocentrique des Tigré, qui règnent sans partage sur le pays.

Depuis 2015, les Oromo ont amorcé la vague de protestation qui s’est étendue ces dernières semaines aux Amhara. Comme ce fut le cas ce week-end, ces manifestations ont été violemment muselées par les forces de sécurité. Du côté du pouvoir, on accuse les forces étrangères, entre autres le frère ennemi, l‘Érythrée, d’encourager la grogne.