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Salva Kiir limoge six ministres proches de Riek Machar

Sud-Soudan

Le président sud-soudanais Salva Kiir a limogé six ministres liés au chef des ex-rebelles Riek Machar, selon un décret présidentiel publié mardi soir, accentuant l’incertitude qui pèse sur l’application de l’accord de paix signé en août 2015.

M. Kiir a remplacé ces ministres du gouvernement d’union nationale par des personnalités proches de Taban Deng Gai. Ce dernier, à la tête d’une faction de l’ex-rébellion, a remplacé fin juillet Riek Machar au poste de vice-président.

Parmi les ministres congédiés figurent Mabior Garang (Ressources en eau), fils du héros de l’indépendance John Garang, et Peter Adwok (Éducation), un membre respecté et influent de l’ex-rébellion (SPLM/SPLA-IO).

Mabior Garang est membre de l’ethnie dinka, comme le président Kiir, et représente celle-ci au sein de l’ex-rébellion, majoritairement composée de Nuer. Peter Adwok est, lui, issu de l’ethnie shilluk, qui risque de se sentir marginalisée après cette décision.

Parmi les autres ministères ayant changé de mains figure celui du Pétrole, quasi-unique source de revenus du pays, qui revient à Ezekiel Lul. Les derniers portefeuilles concernés sont ceux du Travail et du Logement et de l’Aménagement du territoire.

Ce dernier poste revient à une autre figure de l’ex-rébellion, Alfred Lado Gore. Ce dernier était ministre de l’Intérieur dans le gouvernement précédent, mais le président Kiir a décidé de le conserver dans son équipe, vraisemblablement pour ne pas susciter l’hostilité de la région de l‘Équateur (sud), dont le ministre est originaire.

Alfred Lado Gore est le vice-président du SPLM/SPLA-IO et était considéré jusque-là comme un proche de M. Machar. Il avait rappelé que celui restait “le leader de notre mouvement” lors de la nomination de Taban Deng au poste de vice-président fin juillet.

Ce remaniement fait suite à la démission lundi de Lam Akol, le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire. M. Akol, qui fut lors de la présidentielle de 2010 le seul adversaire de Salva Kiir, a estimé que “l’accord de paix (était) mort”.

Ces changements au sein du gouvernement exposent encore un peu plus les dissensions qui agitent l’ex-rébellion et la volonté de Salva Kiir de marginaliser Riek Machar et ses fidèles.

Ils augurent aussi un avenir sombre de l’accord de paix du 26 août 2015, censé mettre fin à la guerre civile dévastatrice déclenchée en décembre 2013 entre les camps de Salva Kiir et de Riek Machar, et qui avait abouti à la création fin avril d’un gouvernement d’union nationale.

Riek Machar a fui Juba dans la foulée des combats meurtriers (au moins 300 morts) qui ont opposé ses forces à celles de Salva Kiir dans la capitale, du 8 au 11 juillet.

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