Afrique du Sud
Ce mercredi 3 juillet est jour des élections municipales en Afrique du Sud. Plus de 26 millions d‘électeurs sont appelés aux urnes pour choisir les futurs maires et conseillers municipaux des 278 villes du pays.
Les Sud-africains votent mercredi pour des élections municipales aux allures de test pour l’ANC, le parti au pouvoir dans un scrutin où l’opposition pourrait arriver en tête dans plusieurs grandes villes du pays, une situation inédite depuis la fin de l’apartheid en 1994.
Les bureaux de vote sont ouverts depuis 5 heures GMT, 7 heures locales dans cette élection serrée, ou trois villes sont au centre de toutes les attentions. La capitale Pretoria, le hub économique Johannesburg et Port Elizabeth, cité industrielle du bord de l’océan indien.
De nombreux habitants estiment qu’il est du devoir de tout citoyen de prendre part au scrutin, mais aussi de s’abstenir. Mbulaheny Rambau est candidat pour l’Alliance démocratique à Vuwani.
“Les gens vont voter. Tout le monde veut voter parce qu’ils savent que ces votes sont très importants. C’est un papier légitime. Pour nous, c’est comme un référendum. Et tout le monde veut du changement.”
“Nous avons voté pendant des années, nous devons continuer à le faire. Donc ceux qui veulent voter doivent le faire. Et ceux qui ne veulent pas, c’est leur droit démocratique de ne pas le faire.” Ajoute Rufus Dzuguda, membre de la municipalité de Limpopo.
L’ANC, le Congrès National Africain, actuellement au pouvoir dans la plupart des villes et la DA, l’Alliance Démocratique principal parti d’opposition de centre-droit partent favoris dans cette élection.
Selon les sondages de l’institut Ipsos South Africa, c’est à Port Elizabeth que l’opposition a le plus de chances de remporter le scrutin, une ville dans laquelle le chômage bat des records : 36 % contre 26,7% au niveau national. Ici, les déçus de l’ANC sont nombreux.
“L’ANC a échoué lamentablement. Après 1994, ils nous ont promis le paradis sur terre. On attend toujours. Ils nous font des promesses vides. Regardez, j’ai 60 ans et je ne me souviens même plus de la dernière fois que j’ai eu un emploi”, peste Mlungiseleli Kwanini, un chômeur sexagénaire.
C’est finalement un troisième parti qui pourrait jouer le rôle d’arbitre : les Combattants pour la Liberté Économique (EFF), formation de gauche radicale emmenée par le populiste Julius Malema. La formation participe à sa première élection municipale. Le parti qui pourrait récolter des parts de l‘électorat le plus radical du parti au pouvoir.
Julius Malema n’exclut d’ailleurs pas la possibilité d’une coalition avec un autre parti d’opposition si l’ANC était mise en minorité dans une grande ville.
“Nous travaillerons avec toute personne qui est prête à exproprier les terres sans compensation”, a-t-il lancé mardi à Pretoria, reprenant l’une des mesures phares de son programme.
La sécurité a été renforcée dans plusieurs zones du pays après une campagne marquée par des incidents violents.
Selon le gouvernement, 13 personnes sont mortes à la suite d’affrontements internes au sein de l’ANC, principalement dans la province du Kwazulu-Natal (est) tandis qu’en juin des émeutes dans des townships de Pretoria avaient fait cinq morts.
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