Le Maroc s'engage militairement contre Boko Haram

Le royaume chérifien livrera du matériel militaire au Niger pour l’aider dans sa lutte contre le groupe islamiste Boko Haram. Une première pour le Maroc qui n’avait jusque-là jamais fourni du matériel militaire à un pays d’Afrique subsaharienne.

Le Maroc marque un autre pas dans la lutte contre la montée en puissance du djihad en Afrique. Il y a quelques jours, le souverain marocain, Mohamed VI a approuvé la fourniture de matériel militaire au Niger, son allié traditionnel dans la région du Lac Tchad. Ce mercredi, le Parlement marocain étudiera la nature exacte de ces équipements et leurs modalités de livraison. Mais, déjà, une source gouvernementale a précisé qu’ils ne devraient pas contenir des armes létales.

Un geste de “solidarité” envers le Niger, ajoute cette source gouvernementale, après le massacre commis par la secte islamiste Boko Haram dans le sud-est du Niger le 03 juin dernier, causant la mort de 24 soldats. Mais pour certains observateurs, cela pourrait être un plan de séduction pour le royaume qui multiplie les offensives diplomatiques sur le continent afin de marquer des points contre son grand rival, l’Algérie, en matière de lutte antiterroriste.

En effet, c’est la première fois que le Maroc, s’engage à aider militairement un pays d’Afrique subsaharienne dans la lutte contre l’islam radical. En 2012, Mohamed VI avait essuyé un refus diplomatique du Mali lorsqu’il avait proposé au président Amadou Toumani Touré de le soutenir dans sa lutte contre les mouvements Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) qui occupaient le nord.

Jusque-là, l’engagement du Maroc contre le terrorisme en Afrique n‘était contenu que dans la formation d’imams à l’Institut Mohamed VI des oulémas africains. Des imams venus de la Côte d’Ivoire, du Mali ou encore de la Guinée avaient ainsi reçu des enseignements sur la tolérance religieuse pour laquelle le Maroc fait figure de modèle.