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22 juillet 1994 - 22 juillet 2016 : 22 ans que Yahya Jammeh a renversé le père de l'indépendance gambienne

22 juillet 1994 - 22 juillet 2016 : 22 ans que Yahya Jammeh a renversé le père de l'indépendance gambienne

Gambie

Le visage de la Gambie a bien changé depuis ce 22 juillet 1994 où Yahya Jammeh accéda au pouvoir par un coup d‘État sans effusion de sang. En route pour un cinquième mandat consécutif, 22 ans après, le président gambien maintient son autorité dans le pays.

C’est peut-être l’un des coups d‘État les plus paisibles que l’Afrique ait connus. Le 22 juillet 1994, Yahya Jammeh, alors jeune officier de l’armée gambienne renversait Dawda Jawara, le père de l’indépendance de la Gambie. A l’opposé de grands déploiements d’armes sophistiquées dont certaines armées usent pour mener à bout leur putsch, c’est seulement avec quatre officiers que Yahya arrive à remplir sa “mission”.

Ce jour-là, le président Dawda Jawara quitte le pays avec des membres de sa famille et des proches à bord d’un navire de guerre américain qui faisait une escale technique à Banjul pour ensuite se rendre à Dakar.

Désormais confortablement installé, le nouveau président Jammeh promet de rendre le pouvoir aux civils en 1998, soit quatre ans après y avoir accédé. Mais les pressions internationales qui mettent à mal l‘économie du pays du fait de la forte réduction de l’aide extérieure et du déclin du tourisme, le contraignent à organiser des élections en 1996. Des élections au cours desquelles il sera réélu, mais dont la transparence a été lourdement remise en question. Depuis, Yahya Jammeh a été successivement réélu en 2001, 2006 et 2011 à l’issue de scrutins à un tour.

Une politique sociale contestée

A l’aube des prochaines élections dans le pays – le 1er décembre 2016 – auxquelles Yahya Jammeh tentera de décrocher un cinquième mandat, l’autoritarisme du président gambien ne souffre d’aucune inquiétude. L’opposition réduite depuis quelques années à sa plus simple expression tente à ses risques et périls, quelques actions, en vain.

De nombreuses organisations de défense des droits de l’homme octroient régulièrement au président gambien l’image d’un politicien qui brime les libertés fondamentales de son peuple. Il faut dire que les traitements infligés à certains opposants ou membres de la société civile ne font rien pour contrarier cette image. C’est le cas de l’opposantSolo Sandeng, mort en détention après avoir été arrêté le 14 avril 2016 en marge d’une manifestation du Parti démocratique uni (UDP), mouvement dont il était un haut cadre.

>>> LIRE AUSSI : La Gambie accusée de bafouer les droits de l’homme

Un fait qui avait suscité une vive colère des Nations unies. Le secrétaire général de l’institution, Ban Ki-moon avait alors exigé l’ouverture d’une enquête sur les violations des droits de l’homme dans le pays. A ce sujet, l’homme fort de la Gambie avait rétorqué : “où est le problème ? Des gens qui meurent en détention ou pendant un interrogatoire, c’est très commun. Là, une seule personne est morte et ils veulent une enquête ?”

Pour Yahya Jammeh, ses détracteurs sont en porte-à-faux quand ils l’accusent de dictateur. L’homme fort de Banjul se présente plutôt comme un “dictateur du développement” qui met un point d’honneur à la lutte contre la corruption et aux droits de la femme.

Quant à la situation économique du pays jugée instable par les institutions financières, Yahya Jammeh martèle que seul son pays peut juger de sa croissance économique.

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