Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

L'activiste zimbabwéen, pasteur Evan Mawarire, libéré de prison

Zimbabwe

Le tribunal d’Harare devant lequel il comparaissait ce mercredi a rejeté les accusations de “tentative de renversement du gouvernement” portées contre lui, estimant qu’il y a eu vice de procédure judiciaire.

Des centaines de personnes étaient réunies devant le tribunal d’Harare ce mercredi pour accueillir le nouvel héros de la contestation sociale au Zimbabwe, pasteur Evan Mawarire. Arrêté mardi pour “tentative de renversement du gouvernement”, l’activiste a été libéré par la justice qui a rejeté les charges portées contre lui.

Son avocat Harrison Nkomo a expliqué cette décision du tribunal par le non-respect de la procédure judiciaire par le parquet. En effet, selon l’homme de droit, les charges ont plutôt été adressées au tribunal et non au poste de police comme le veut la règle. “Le juge a [donc] refusé la détention”, a-t-il fait savoir aux journalistes.

Depuis son arrestation le mardi après qu’il s’est présenté de son propre chef au poste de police, Evan Mawarire a reçu de nombreux soutiens, entre autres celui de dizaines d’avocats venus symboliquement au tribunal lui proposer de le défendre. Une de ses partisanes, “ravie qu’il soit libre”, a par ailleurs estimé que “le gouvernement devrait répondre aux problèmes des citoyens posés par Mawarire, au lieu d’arrêter des personnes innocentes”.

Pourtant, il y a encore quelques mois, cet homme était un parfait anonyme. Ce n’est qu’en avril dernier qu’il a suscité la curiosité des Zimbabwéens lorsqu’il a posté une vidéo faisant le procès du laxisme et de la corruption du régime de Robert Mugabe.

Une voix audacieuse qui a réussi à mobiliser sur les réseaux sociaux via le hashtag #TheFlag (LeDrapeau), des milliers de Zimbabwéens contre la grave crise économique par laquelle passe le pays depuis le début des années 2000. Le 06 juillet dernier, il faisait partie des principaux activistes qui appellent la population à une grève générale. Un mouvement qui sera largement suivi dans tout le pays.

Ce jour-là, c’est un coup de gueule contre la corruption et l‘échec des politiques économiques que lançaient les Zimbabwéens à l’endroit de leurs dirigeants. En effet, la situation économique actuelle du pays est loin d‘être des plus reluisantes : le pays n’arrive plus à exporter ses céréales – jadis l’une de ses principales sources de revenus -, les banques sont à cours de liquidité, tout comme le gouvernement. Une bonne partie des salaires des fonctionnaires pour le mois de juin n’a été payée que la semaine dernière.

Une situation imputable, selon le gouvernement Mugabe, aux pays occidentaux (États-Unis et Europe) qui maintiennent des sanctions économiques internationales contre le Zimbabwe.

Voir plus