Somalie : Al-Shabaab menace la Turquie et appelle à un soulèvement

Le nouveau chef d’Al-Shabaab a produit un enregistrement audio dans lequel il accuse le gouvernement turc d‘être “un ennemi” de la Somalie et de “piller” ses ressources. Dans ce message audio, le premier depuis son accession à la tête du mouvement, Ahmed Diriye appelle le peuple somalien à un soulèvement.

Le gouvernement turc au coeur de la première sortie médiatique de Ahmed Diriye, le chef depuis 2014, du groupe islamiste somalien Al-Shabaab. Dans un enregistrement audio de 44 minutes intitulé “La charia ou le martyr” et diffusé sur des réseaux sociaux et la station des shebab Radio Andalus, le patron des shebab s’en prend vertement à la Turquie qu’il accuse d‘être un “ennemi de la nation”. Ahmed Diriye accuse notamment le gouvernement turc d’avoir mis “en ruine” l‘économie de la Somalie “à cause de son intervention”.

La Turquie et la Somalie entretiennent de bonnes relations matérialisées par de nombreux accords dans les domaines humanitaire et de la reconstruction. C’est par exemple à des entreprises turques qu’il a été confiée la gestion du port et de l’aéroport de la capitale. En visite en juin dernier à Mogadiscio, le président Turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré les nouveaux bâtiments de l’ambassade de son pays, “l’une des plus grandes ambassades turques au monde”.

Mais, à en croire Ahmed Diriye, ces investissements ne sont que le signe d’un “envahissement économique” de la Turquie. “Ne soyez pas dupes du soi-disant développement mis en avant par les Turcs, gardez en tête que les Turcs pillent les ressources de la Somalie plus qu’ils ne l’aident”, avance celui qui a remplacé l’ancien chef suprême des shebab, Ahmed Godane, tué dans une attaque de drones américains en septembre 2014.

Autre point évoqué par l’islamiste, la présence de la Force de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Le chef des shebab dénonce une “occupation des envahisseurs croisés” et encourage les Somaliens au soulèvement.

La Force de l’Union africaine en Somalie a permis au gouvernement somalien de lutter contre les attaques du groupe islamiste Al-Shabaab qui a juré de le renverser. Depuis 2011, confrontés à la puissance de feu supérieure de l’Amisom, les shebab ont dû plier l‘échine et fuir de la capitale Mogadiscio. Malgré tout, ils continuent de mener des attaques, souvent jusque dans la capitale.