La riposte de l'opposition gabonaise à la candidature d'Ali Bongo

Ce dimanche, les leaders de l’opposition gabonaise, dont cinq candidats déclarés à la présidentielle d’août prochain, ont mobilisé leurs partisans lors d’un meeting dont l’objectif est d’obtenir l’invalidation de la candidature d’Ali Bongo.

La réponse de l’opposition gabonaise à la candidature d’Ali Bongo Ondimba n’a pas tardé à venir. Les membres de l’Union sacrée pour la patrie (USP), coalition de l’opposition, étaient réunis ce dimanche en meeting à Libreville, un jour après le passage, en fanfare, d’Ali Bongo Ondimba à la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) pour le dépôt de sa candidature à la présidentielle du 27 août prochain.

Les opposants au président Ali Bongo Ondimba entendaient ainsi mobiliser à nouveau leurs troupes après ce qu’ils ont qualifié samedi de “passage en force” du président gabonais ; mais surtout, obtenir de leurs soutiens, la mobilisation nécessaire pour faire invalider la candidature d’Ali Bongo, par des recours juridiques.

Pierre Claver Maganga Moussavou, le président du Parti social-démocrate (PSD) et candidat à la présidentielle estime que la Constitition gabonaise autorise chaque électeur concerné par une élection politique, qui s’estime lésé ou qui en connaissance de faits ou actes de nature à constituer un cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité, à contester une candidature (ou plusieurs) devant la commission électorale avant qu’elle ne soit rendue publique dans les conditions fixées par la loi.

En l’espèce, les contestataires ont jusqu’au 15 juillet prochain pour porter leur protestation à la Cenap avant que celle-ci ne diffuse la liste finale des dossiers retenus.

Mais avant d’en arriver là, les opposants gabonais en appellent également à la responsabilité du président de la Cenap. “Nous avons assez parlé. Nous savons ce qu’il y a. Nous savons ce qui se passe dans notre pays. Que le président de la Cenap qui a reçu le dossier de l’imposteur sache que personne ne peut faire semblant de ne pas voir ce qui est fait. S’il fait semblant, il verra la détermination des Gabonais”, a indiqué pour sa part Léon Paul Ongoulakia, un autre opposant.

L’annonce de la candidature d’Ali Bongo à la présidentielle à venir a suscité de nombreux remous sur la scène politique gabonaise, de même que la saignée du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG). Tous contestent le bilan de sa gouvernance et remettent en cause la véridicité de sa nationalité gabonaise. Ces derniers prétendent, de fait, qu’Ali Bongo serait plutôt un enfant adopté au Nigeria par feu Omar Bongo.

Samedi, lors du dépôt de son dossier de candidature, devant des milliers de sympathisants, Ali Bongo est revenu sur les accusations dont il fait l’objet. “Est-ce que vous me connaissez ? Est-ce que j’ai l’air d’un étranger ? Est-ce que je viens d’ailleurs ?”, a-t-il demandé à la foule. “Je ne viens pas d’un autre pays. Je suis Gabonais. Je suis là et je resterai là”, a scandé le candidat à sa sortie de la Cenap.