Sud-Soudan
Le Soudan du Sud souffle samedi, la 5e bougie de son accession à l’indépendance. Cinq ans jalonnés par de graves crises militaro-politique, économique et humanitaire. De quoi diviser l’opinion sur l’opportunité de cette indépendance.
Pas de festivités à l’ordre du jour, officiellement par souci de budget. Le pays doit faire face, en effet, à la chute des prix de l’or noir, sa principale source de revenus.
Des Sud-Soudanais pensent cependant que ‘‘l’ambiance n’est pas à la fête’‘, à cause du climat sécuritaire dans le pays.
Jeudi déjà, cinq soldats de l’armée loyale au président Salva Kiir ont trouvé la mort dans un accrochage avec des éléments de l’ex-rébellion du vice-président Rieck Machar, cantonnés dans le sud de Juba, la capitale sud-soudanaise.
Vendredi encore, des tirs ont été entendus à Juba. Pourtant, l’accord de paix signé en août 2015 a permis la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et le retour de Rieck Machar au poste de vice-président. Avec à la clef, l’espoir de la fin de la guerre qui a opposé dès 2013, les troupes du président Salva Kiir à celles de son vice-président. Le premier ayant accusé le second de tentative de coup d‘État.
En deux ans, le conflit a envoyé sous les caveaux, un millier de Sud-Soudanais et fait environ un million de déplacés. Alors que quelque cinq millions devraient dépendre de l’aide alimentaire pour vivre.
Malgré tout, certains Sud-Soudanais ne jurent que par leur indépendance. “Nous savons que nous sommes confrontés à de nombreux problèmes, mais l’anniversaire de notre indépendance est plus important que tout ça, et nous sommes contents d’arriver à notre cinquième année. Je suis très heureux que le Soudan du Sud soit indépendant”, souligne Sestilio Juba, un Sud-Soudanais.
Pour d’autres par contre, l’indépendance a été tout, sauf une bonne chose pour la population. C’est le cas de Lily John. Cette Sud-Soudanaise pense que malgré l’indépendance, “il y a de gros problèmes d’insécurité, les prix au marché sont mauvais’‘. Et d’ajouter, dépitée, ‘‘on n’avait pas besoin de cette indépendance, et j’aurais aimé qu’on reste un seul pays avec le Soudan”.
Avis partagé par David Deng, un avocat spécialiste des droits de l’Homme. Ce dernier affirme que ‘‘la vie n’a jamais été aussi mauvaise au Soudan du Sud’‘. L’avocat énumère notamment, une inflation galopante, la faim et le degré de défiance entre les parties en conflit.
Du chemin reste donc encore à faire pour que les populations du plus jeune pays du continent savourent les délices de leur accession à la souveraineté internationale.
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