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Manifestation d'humeur pour exiger la liberté de la presse, à Alger

Algérie

La devanture du Théâtre national d’Alger, la capitale algérienne, a été le lieu choisi par des dizaines de manifestants mécontents. Ces derniers exigeaient la libération du directeur d’une chaîne de télévision privée, d’un producteur d‘émission satirique et d’une directrice au ministère de la Culture, tous en détention préventive depuis le 24 juin dernier.

Selon le groupe El-Khabar, Mehdi Benaïssa, le directeur de la chaîne algérienne de télévision privée KBC (membre du groupe El-Khabar), ainsi que Riad Harchouf, le producteur d’une émission satirique, qui est diffusée par la chaîne, sont en détention préventive depuis le jeudi dernier.

A l’origine de cette affaire, l‘émission satirique intitulée Ness Stah, aux dires du directeur du quotidien El-Khabar, membre du groupe du même nom. Ness Stah s’intéresse aux problèmes vécus par les Algériens et la gendarmerie algérienne mène une enquête sur la façon dont l‘émission traite les sujets qui touchent au quotidien des habitants du pays. Il s’agit ici pour les enquêteurs de dire si oui ou non, le contenu de Ness Stah épouse les principes du ministère algérien de la Culture.

Pour sa part, RSF (Reporters sans frontières) a rédigé un communiqué dans lequel il a dénoncé “atteinte au journalisme indépendant”. RSF appele de même “les autorités à ne pas entraver le travail” de la chaîne KBC.

Selon l’avocat de Mehdi Benaïssa et de Riad Harchouf, Me Khaled Bergheul, les deux hommes sont accusés de “fausses déclarations” et “complicité d’abus de fonction”.

Mais, comme nous l’avons mentionné plus haut, il n’y a pas que ces deux hommes de média qui ont maille à partir avec les autorités de leur pays. Une directrice centrale au ministère de la Culture, a elle aussi été placée en détention préventive. Dans l’affaire, Zahir Smati, le directeur général du groupe El-Khabar et sa comptable, sont cités comme témoins.

La défense des mis en cause a trois jours pour faire appel face à la chambre d’accusation, tandis que de son côté, la justice algérienne se mure derrière son refus de répondre aux sollicitations de la presse.

“Je suis là pour soutenir mon ami Mehdi Benaïssa qui est un producteur de cinéma talentueux, humble et courageux, qui ne mérite pas de passer aujourd’hui sa 6e nuit en prison et pour soutenir Nora Nedjaï (la directrice centrale au ministère de la Culture), mais aussi Riad Harchouf qui ne méritent pas d’être emprisonnés. Je suis là pour les soutenir, pour leur dire que nous sommes là et qu’ils doivent absolument compter sur nous et qu’on doit pas se taire surtout”, a lâché Khaled Drareni, présentateur de la chaîne privée Chourouk Tv, présent à la manifestation.

Une affaire à forte connotation politique

Maître Bergheul a fait savoir que l’affaire n’en restera pas là. “Nous allons faire appel”, a-t-il lâché, ajoutant que ses clients devront faire “au moins 10 jours en détention, le temps que la chambre d’accusation se prononce” sur leur recours.

Le 15 juin dernier, la justice algérienne suspendait (sur plainte du gouvernement) le rachat du groupe El-Khabar, par le richissime Issad Rebrab, propriétaire du quotidien francophone Liberté. Le deal devait se matérialiser à hauteur de 40 millions d’euros. Une décision sur le fond sur le rachat d’El-Khabar devrait être rendue “au plus tard le 15 juillet”, selon l’avocat du gouvernement, Nadjim Bitam.

El-Khabar s’est taillé une solide réputation en s’opposant vivement au président algérien Abdelaziz Bouteflika, âgé de 79 ans, au pouvoir depuis maintenant 17 ans (1999).

El-Khabar est propriétaire d’un quotidien du même nom, l’un des plus importants tirages en Algérie. Le groupe détient de même une imprimerie et une société de diffusion.

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