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Côte d'Ivoire : l'opposition demande le retrait du projet de nouvelle Constitution

Côte d'Ivoire : l'opposition demande le retrait du projet de nouvelle Constitution

Côte d'Ivoire

Le FPI, ainsi que 22 autres partis politique ivoiriens, ne comptent pas donner leur quitus pour la rédaction d’une nouvelle Constitution annoncée par le président Alassane Ouattara. Ce jeudi, ils ont annoncé officiellement qu’ils rejetaient le projet.

Le président ivoirien Alassane Ouattara est bien loin du consensus qu’il voulait fédérer autour de la nouvelle Constitution. Alors qu’il a appelé les partis de l’opposition à participer à sa rédaction, la majorité de ces partis a demandé ce jeudi le retrait de ce projet de loi. Leader de l’opposition ivoirienne, Pascal Affi Nguessan, le président du Front populaire Ivoirien, a été contacté par nos soins afin qu’il évoque les raisons qui ont suscité ce blocus de l’opposition.

“Nous considérons cette démarche comme inopportune, illégale et illégitime”, déclare-t-il d’entrée. “Le contexte actuel dans lequel se trouve la Côte d’Ivoire n’est pas favorable au consensus que clame le président de la République. Le pays n’est pas encore totalement sorti de la crise, les procès continuent, la réconciliation est bloquée, le pays est toujours divisé, des Ivoiriens sont encore en exil ou en prison, l’atmosphère n’est donc pas favorable à un débat serein”, s’est justifié le président du parti créé par Laurent Gbagbo – incarcéré depuis 2011 à La Haye, pour des faits présumés de crimes contre l’humanité commis durant la crise électorale de 2011.

La désapprobation des opposants à Alassane Ouattara puise ses fondements dans la démarche du chef de l‘État ivoirien. Affi Nguessan récuse en effet que le président de la République décide, de façon unilatérale, de “susciter un référendum”. Pour lui, c‘était plutôt au peuple de le décider.

La position d’Affi Nguessan qui reflète clairement celle de la coalition est claire. “Quand toutes les conditions seront créées, tous les Ivoiriens pourront se réunir pour discuter des problèmes de la Nation, à travers un dialogue national élargi”, a-t-il laissé entendre.

Une grande campagne de mobilisation en vue

Quoique, la coalition se prépare à l’enventualité où le président Alassane Ouattara ne sera pas forcément réceptif à sa requête. A ce propos, le président du FPI affirme que cette annonce n’est que le début d’une vaste campagne de sensibilisation qui se fera dans toute la Côte d’Ivoire, dans l’optique de faire comprendre les fondements du projet de la nouvelle Constitution aux Ivoiriens. Après quoi, le chef de l‘État pourra comprendre que les Ivoiriens “ne veulent pas de cette Constitution.”

Le mardi 08 juin dernier, Alassane Ouattara recevait ses opposants au palais présidentiel d’Abidjan. Objectif, les informer de la tenue d’un référendum sur l’adoption d’une nouvelle Constitution – l’une de ses promesses de campagne – et du calendrier électoral pour les législatives à venir. Ce jour-là, le président ivoirien a dit vouloir “développer un consensus” autour de cette nouvelle mouture de la loi fondamentale ivoirienne.

A l’issue de cette rencontre, Affi déclarait alors que “c’est mal parti. (…) Je crains fort que nous allions à l’élaboration d’une Constitution qui ne rassemblerait pas le consensus recherché (…) Il y a beaucoup de choses sur lesquels nous ne sommes pas d’accord. Il y a des approfondissements à faire en ce qui concerne les libertés et les droits, sur la nature du régime.”

Depuis le début du mois de juin, des experts du droit ont été conviés à la rédaction du document. A ce propos, le président ivoirien avait garanti que l’opposition, les chefs traditionnels, les guides religieux, la société civile, les associations de jeunes et de femmes seraient également mis à contribution.

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