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13 ans après, l'ONU redonne au Liberia le contrôle de sa sécurité

13 ans après, l'ONU redonne au Liberia le contrôle de sa sécurité

Libéria

A partir du jeudi 30 juin, le Liberia sera désormais responsable de sa sécurité. Une charge qui était, depuis 13 ans, assurée par la Mission des Nations unies dans le pays. .

Les quelque 5.170 policiers et 2.050 militaires que compte les Forces armées du Liberia (AFL) pourront entrer officiellement de plein pied dans leurs fonctions à partir de ce jeudi. Ils auront désormais à assurer, entre autres, la sécurité des biens et personnes, la sécurité des aéroports, des prisons, les transferts de fonds, faire les patrouilles maritimes et neutraliser des explosifs en cas de besoin… autant de tâches qui relevaient auparavant de la Minul (Mission des Nations unies au Liberia).

En effet, installée depuis 2003, la Minul s’est occupée, treize ans durant, de la sécurité dans le pays qui sortait de 14 ans de guerres civiles. Un conflit qui s’est soldée par au moins 250 000 morts et des milliers de déplacés. Dans son cahier de charges, la Minul déployée comme “force de stabilisation”, devait notamment appuyer l’application du cessez-le feu et “sécuriser les infrastructures publiques de base, notamment ports et aéroports”.

Aujourd’hui estimés à 3.371 militaires, 1.155 policiers et 1.302 civils, les effectifs de la Minul devraient progressivement se réduire jusqu‘à, certainement, la fin de sa mission au Liberia.

Tout sur les nouveaux “atouts sécuritaires” du Liberia

Les AFL, nouveaux hommes forts de la sécurité au Liberia sont en réalité issus de la première promotion des Forces armées du Liberia, sortie en novembre 2006. Formés par les États-Unis à travers une société privée américaine, DynCorp International, ces hommes sont la marque d’une nouvelle ère en termes sécuritaires au Liberia. En effet, élue présidente en 2005, la présidente Ellen Johnson Sirleaf avait dissout l’armée constituée en son temps de miliciens et d’ex-rebelles qui avaient régné avec Charles Taylor, ex-chef de guerre et ex-président (1997-2003) – condamné depuis 2012 à 50 ans de prison par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, pour son implication dans la guerre civile sierra-leonaise.

Pour les Nations unies, la nouvelle armée libérienne dirigée depuis le 11 février 2014 par le général de brigade Daniel Dee Ziankhan, est à même de relever le défi, compte tenu de la stabilité dans le pays. Même si elles reconnaissent que “les institutions libériennes continuent à éprouver des difficultés à intervenir avec rapidité et efficacité en cas d’atteintes violentes à l’ordre public”.

Des inquiétudes subsistent

La défaut de réactivité n’est pas la seule insuffisance dont souffre le système de défense libérien. A présent détaché des Nations unies qui engageaient un budget annuel de 344,7 millions de dollars (plus de 310 millions d’euros) pour les frais de sécurité, le Liberia doit compter sur un maigre budget annuel de 90,8 millions de dollars (plus de 81,6 millions d’euros) pour sa défense ; soit quatre fois moins que celui prévu par l’ONU. De quoi craindre quant à la formation et à l‘équipement des soldats et policiers.

Autre défi majeur : éviter une politisation de ses forces, alors que le pays doit organiser une présidentielle en 2017.

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