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L'Afrique en proie aux narcotrafiquants, selon les Nations Unies

Sénégal

La culture mondiale d’opium a diminué de plus d’un tiers en 2015, après avoir atteint des records l’année précédente, mais l’héroïne va continuer d’inonder les marchés mondiaux en raison du niveau des stocks, selon le rapport 2016 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui précise que l’Afrique est un continent particulièrement attirant pour les narcotrafiquants.

Les dernières conclusions établies par l’ONUDC qui dresse l‘état des lieux actualisé du trafic de drogue dans le monde résultent d’une étude menée ces dernières années sur la planète.

Dans son rapport annuel publié jeudi, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) relève que la “très forte baisse” de 38 % observée l’an passé a ramené la production mondiale à 4.770 tonnes contre 7.730 tonnes en 2014, année où la culture mondiale avait atteint l’un de ses plus hauts niveaux depuis les années 30.

“Le marché européen de la cocaïne est globalement en stagnation. Les saisies qui avaient quadruplé entre 1998 et 2006 en atteignant 120 tonnes, maintenant nous avons une consommation de 62 tonnes de cocaïne au niveau de l’Europe.” S’est exprimé Pierre Lapaque, représentant régional de l’office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Cette réduction, tout comme le pic de l’an dernier, est principalement imputable à l’Afghanistan, qui assure 85 % de la production mondiale, et où les cultures de pavot à opium ont diminué en raison de mauvaises récoltes. Dans ce pays, les surfaces cultivées de pavot à opium, à partir duquel est fabriquée l’héroïne, sont passées de 224.000 hectares en 2014 à 183.000 en 2015.

Pour autant, il est “peu probable” que cette diminution conduise à “d’importantes pénuries” sur le marché mondial compte tenu du haut niveau de production d’opium des années passées et des stocks existants, estime l’agence onusienne. “Il y a toujours énormément d’héroïne sur le marché”, selon Angela Me, l’un des auteurs du rapport.

“Ce qui est plus inquiétant, ce sont les liens qui existent entre les narco-criminels et les terroristes dans la région sahélienne, qui font que de plus en plus on s’aperçoit qu’il y a des connexions. Le problème, c’est qu’on n’a pas eu d’arrestations, on n’a pas eu de gens qui ont été condamnés pour ces faits-là, et donc c’est difficile de dire s’il y en a 10, 20, 30, 40, 50…”, s’inquiète tout de même le représentant régional.

Plusieurs pays restent toutefois d’importantes zones de transit des drogues comme le Sénégal qui pourtant ne figure pas parmi les plus grands consommateurs.

“Je ne mettrais pas le Sénégal parmi les pays qui reçoivent le plus de drogues, mais c’est aussi un pays de premier transit, pas un pays de rebond. Il y a de la drogue qui arrive et qui repart à partir du Sénégal. Ou bien qui va arriver depuis la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, etc., et qui va repartir à partir du Sénégal par des mules, des petits avions, des containers, par tous les moyens possibles et imaginables.” A-t-il conclu.

L’impact des records de production des années passées est notable pour les consommateurs en Asie, qui absorbe les deux tiers des produits opiacés dans le monde, ainsi qu’en Europe et aux Etats-Unis, souligne l’ONUDC.

Le marché américain a été inondé d’une offre d’héroïne bon marché. Dans ce pays, le nombre de morts d’overdoses liées à l’héroïne a presque doublé en deux ans à 10.800 décès en 2014, du jamais-vu ces dix dernières années, est-il noté.

Le rapport s’inquiète aussi des signes d’une hausse du commerce d’héroïne à destination de l’Europe, en raison du nombre important de saisies réalisées par les douanes en France et en Italie.

Sur les 29 millions d’usagers de drogues dures estimés dans le monde, 17 millions ont une addiction aux opiacés, dont l’héroïne, l’opium et la morphine.

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