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L'ONU reconnaît sa responsabilité dans l'attaque de Malakal, au Soudan du Sud

L'ONU reconnaît sa responsabilité dans l'attaque de Malakal, au Soudan du Sud

Sud-Soudan

Dans un rapport interne sur l’attaque du camp de Malakal en février dernier, les Nations unies admettent que les Casques bleus présents sur les lieux de l’attaque n’ont pas été suffisament réactifs face à l’agression qui avait fait près d’une trentaine de morts et une centaine de blessés.

C’est à une véritable autocritique que les Nations unies se livrent dans un rapport concernant l’attaque du camp de Malakal, au Soudan du Sud, qui a eu lieu dans la soirée du 17 février dernier. Pour l’organisation, il y a eu “des lacunes dans la réponse” des soldats de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud en poste à l‘époque à Malakal.

Les bribes de ce rapport d’enquête – diligentée quelques jours après l’attaque – pour déterminer le comportement de ces soldats de la paix lors de l’attentat, ont été communiquées ce mercredi par le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.

L’enquête récuse “une certaine confusion à propos de la chaîne de commandement et des règles d’intervention, ainsi qu’un manque de coordination” entre les Casques bleus.

Dans un second rapport, toujours en lien avec l’attaque de Malakal, l’ONU promet de sanctionner les Casques bleus fautifs dans cette agression meurtrière. Les sanctions devraient se traduire en rapatriement d’unités ou de certains officiers.

“Attentes irréalistes sur le niveau de protection de la Mission de l’ONU”

Le mercredi 17 février, pour rappel, des hommes armés portant des uniformes de l’armée sud-soudanaise s‘étaient infiltrés dans le camp onusien qui comptait en ce temps environ 49 000 personnes. A l’aide d’armes très perfectionnées, dont des balles traçantes et des grenades, ils se sont systématiquement attaqués à des déplacés des ethnies shilluk et nuer. La veille, les Darfouri et les Dinka avaient été évacués par camions pour échapper à l’attaque. Une trentaine de personnes avait été tuée et une centaine d’autre blessée.

Mais alors que ces civils se faisaient massacrer, certains Casques bleus ont attendu une réponse de leur capitale pour pouvoir intervenir, d’autres se dérobant carrément devant la puissance de l’agression. Sur les lieux, se trouvaient les hommes des contingents éthiopien, rwandais et indien.

Ces remarques sont également contenues dans un rapport très critique qu’avait publié l’ONG Médecin Sans Frontières quelque temps après les faits. Pour l’organisation médicale internationale, la mission de l’ONU a échoué à protéger les civils ; elle est restée les bras croisés alors qu’elle aurait pu arrêter le massacre.

Si l’ONU elle-même reconnaît avoir failli à sa mission, elle relève cependant le fait qu’il y avait “des attentes irréalistes sur le niveau de protection que la Mission de l’ONU pouvait raisonnablement apporter à 48.000 déplacés à Malakal à l‘époque de l’incident”. Ce camp, en effet, comportait un quart des 200 000 réfugiés répartis dans les huit bases onusiennes que compte le Soudan du Sud.

La guerre civile qui a éclaté au Soudan du Sud en 2013, deux ans après sa sécession d’avec le Soudan, a chassé plus de 2,3 millions de Sud-Soudanais de chez eux. Bon nombre de ces déplacés de guerre se réfugient dans les camps onusiens et souvent des camps de fortune.

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