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Guinée : une affaire de tribalisme au centre d'une tension dans le parti au pouvoir

Guinée : une affaire de tribalisme au centre d'une tension dans le parti au pouvoir

Guinée

Deux anciens ministres et cadres du Rassemblement du Peuple de Guinée ont été exclus du parti au pouvoir, après avoir exprimé leur désaccord sur une récente sortie du président Alpha Condé.

Depuis ce samedi 11 juin 2016, les anciens ministres Ousmane Kaba (Questions stratégiques) et Alhousseiny Makanéra Kaké (Communication) ne font plus partie du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), le parti au pouvoir en Guinée. Accusés de “faute lourde”, ils ont été écartés de leur formation politique, à l’issue de l’assemblée générale hebdomadaire du parti.

A l’origine de cette tension au sein du parti présidentiel, des accusations de tribalisme dont le président Alpha Condé s’est défendu dans l’une de ses adresses le 28 mai dernier. Accusé de n‘être qu’au service des Malinké, son ethnie d’origine, majoritairement installée dans l’est de la Guinée, le numéro 1 guinéen avait rétorqué qu’il n‘était “pas venu pour travailler pour une ethnie”. Il a ensuite chargé les cadres malinké, les qualifiant de “plus malhonnêtes de ce pays”. Il les a également accusés d‘être parmi ceux qui “ont le plus combattu le RPG (…) Ce sont eux qui partaient voir le général Lansana Conté (au pouvoir de 1984 à 2008) pour être nommés afin de combattre le RPG”, a-t-il poursuivi.

Des propos qui ont été mal accueillis par Ousmane Kaba, Makanéra Kaké et Sékouba Savané – ce dernier a été convoqué par le RPG pour fournir des explications – qui ont répondu au président de la République par une lettre ouverte. Tous trois d’ethnie malinké, ils ont reproché au président Condé son “ingratitude” envers ce peuple.

“Faut-il rappeler que pendant cette longue lutte pour l’instauration de la démocratie plurielle dont vous étiez un des combattants, beaucoup de Guinéens, mais surtout de votre base politique en Haute-Guinée (région située à l’est et majoritairement peuplée de Malinké, Ndlr) ont enduré la prison, les brutalités, la perte de leurs biens et même certains ont perdu la vie?”, ont-ils écrit. “Sans cette loyauté indéfectible, même dans un domaine aussi versatile que la politique, vous n’auriez jamais pu vous hisser à la magistrature suprême de notre pays”, rappellent-ils dans la lettre.

Le président Alpha Condé, réélu en 2015 pour un second mandat, ainsi que son principal opposant d’ethnie peule, Cellou Dalein Diallo, tirent la majeure partie de leurs suffrages des ethnies malinké et peule.

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