Haïti
Le premier tour de la présidentielle à Haïti a été annulé et reprogrammé au mois d’octobre prochain par le Conseil électoral provisoire (CEP).
Haïti se lance à nouveau dans un sprint électoral qui conduira à la désignation du futur président du pays. Ce lundi, le Conseil électoral provisoire (CEP) a annoncé que le premier tour de l‘élection présidentielle est annulé en raison de “fraudes massives”. Ainsi, sera-t-il reprogrammé au 9 octobre prochain et le second tour au 8 janvier 2017. Cette décision du CEP est la conséquence d’une recommandation de la commission de vérification électorale faite le lundi dernier, après avoir travaillé un mois sur les documents électoraux. Ce rapport confirmait, en effet, les inquiétudes de l’opposition relatives aux fraudes qui ont émaillé les élections du 25 octobre 2015.
Lors de ces élections, le candidat du pouvoir Jovenel Moïse avait recueilli 32,76 % des voix contre 25,29 % pour Jude Célestin, et la commission électorale s‘était montrée incapable de retracer l’origine de 40 % des suffrages. L’opposition s‘était alors insurgée contre un “coup d‘État électoral” en faveur de l’ancien président Michel Martelly, mentor du candidat Jovenel Moïse.
Avec ces nouvelles échéances, les 54 candidats précedemment en lice auront une nouvelle opportunité de séduire leurs électeurs en se relançant dans la course. Ils ont jusqu’au 22 juin pour faire acte de candidature auprès du CEP.
Toutefois, des inquiétudes demeurent tant au niveau du financement de ces élections qu’au niveau du climat qui pourrait prévaloir. “Reprendre les élections à zéro va considérablement prolonger la période pendant laquelle Haïti reste sans président démocratiquement élu”, s’est inquiété lundi Kenneth Merten, responsable de la coordination avec le pays au département d‘État américain. Le Core Group, qui réunit les missions des Nations unies et de l’Organisation des États d’Amérique ainsi que les ambassades de plusieurs pays dont la France et les États-Unis s’est lui aussi déclaré “vivement préoccupé par la décision de reprendre l‘élection présidentielle qui aura des conséquences en matière financière et allongera le processus électoral débuté en 2015”.
Pour rappel, ce sont environ 100 millions de dollars qui avaient été injectés dans l’organisation des élections avortées de 2015 en Haïti, pays le plus pauvre des Caraïbes et l’un des plus pauvres au monde. Ce budget avait été majoritairement financé par la communauté internationale.
Quant aux législatives, organisées le même jour que le premier tour de la présidentielle et certainement dans les mêmes conditions, elles n’ont pas été annulées. Seul le deuxième tour des législatives partielles sera organisé. En dehors de cela, Haïti va aussi organiser toutes les élections locales ainsi que les deux tours pour le renouvellement d’un tiers du sénat.
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