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Ouganda/Attentats du 11 juillet 2010 : sept personnes reconnues coupables

Ouganda

Le cerveau du double attentat du 11 juillet 2010 à Kampala – qui avait fait 76 morts et revendiqué par les shebab somaliens – et six de ses co-accusés, ont été reconnus coupables jeudi de “terrorisme et meurtres” par la justice ougandaise.

“L’accusation a prouvé au-delà du doute raisonnable qu’Issa Ahmed Luyima (ougandais) a planifié l’attentat à la bombe de 2010 et par conséquent, il est reconnu coupable de terrorisme”, a déclaré le juge Alfonse Owiny-Dollo de la Haute Cour de Kampala.

Sur les 13 accusés, de nationalité kényane, ougandaise et tanzanienne, sept ont été reconnus coupables de terrorisme, meurtres et tentatives de meurtre ; il s’agit de Hassan Haruna Luyima (ougandais) frère de Issa Luyima, des Kényans Hussein Hassan Agade, Habib Suleiman Njoroge et Christopher Magondu Idris. Cinq autres, poursuivis pour ces mêmes qualifications, ont été acquittés.

Un treizième accusé, qui devait répondre de complicité, a également été acquitté.

Selon l’accusation, le “cerveau” avait quitté l’Ouganda la veille des attentats pour échapper à une arrestation. Le téléphone qu’il avait utilisé pour organiser l’attaque avait été retrouvé par la police dans des latrines où le suspect l’avait jeté.

Les accusés jugés coupables de terrorisme encourent la peine de mort. Le prononcé de leur peine fera l’objet d’une audience distincte que le magistrat a fixé à vendredi.

Leur procès avait été retardé après l’assassinat en mars 2015 de la procureure en chef Joan Kabezi, tuée par balles par des hommes à moto alors qu’elle rentrait chez elle en voiture avec ses trois enfants.

Par ailleurs, deux hommes avaient déjà été jugés coupables en 2011 pour leur rôle dans les attaques de 2010. Edris Nsubuga avait échappé à la peine de mort, car il avait plaidé coupable de terrorisme et exprimé des regrets “sincères”, selon la cour. Il avait ensuite été condamné à 25 ans de prison, son coaccusé écopant de cinq ans pour conspiration en vue de commettre des actes terroristes.

Les attentats

Le double attentat de Kampala avait marqué un tournant dans l’histoire des shebab, apparus en Somalie en 2006 : il s’agissait de la première attaque d’envergure en dehors de Somalie, qui plus est dans un pays sans frontière commune avec le leur. Elle avait été perpétrée, selon le groupe islamiste somalien, en représailles au déploiement dès 2007 des troupes ougandaises au sein de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

Le 11 juillet 2010, en pleine retransmission de la finale de la Coupe du monde de football entre les Pays-Bas et l’Espagne, des engins explosifs avaient ravagé un bar et un restaurant de la capitale ougandaise, faisant 76 morts.

Après Kampala, les shebab avaient perpétré des attentats de grande envergure au Kenya voisin, dont l’armée a intégré l’Amisom en 2011.

Ils ont ainsi revendiqué l’attaque contre le centre commercial Westgate de la capitale kényane Nairobi, qui avait fait au moins 67 morts en 2013, et celle contre l’université de Garissa (est du Kenya) en avril 2015, dans laquelle au moins 148 personnes, dont 142 étudiants, avaient été froidement abattus.

Les shebab ont juré la perte du gouvernement central de Somalie, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et défendu par l’Amisom, forte de 22.000 hommes.

Confrontés à la puissance de feu supérieure de l’Amisom, déployée à partir de 2007, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011. Ils ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent leurs opérations de guérilla et autres attentats suicides, souvent jusque dans la capitale Mogadiscio.

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