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Tension entre le Soudan et l'ONU

Tension entre le Soudan et l'ONU

Soudan

La colère monte du côté de l’ONU, mécontente de l’attitude du Soudan qui se refuse à renouveler le permis de séjour sur son territoire d’Ivo Freijsen, le chef du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU à Khartoum. Le pays pour sa part intensifie la pression pour le retrait des casques bleus, assurant que le Darfour, ravagé par la guerre, est désormais pacifié. Ce dont doutent diplomates et experts.

La décision ‘‘injustifiée’‘ du Soudan porte à croire – de l’avis des experts – que les dirigeants ambitionnent d’anticiper le départ des casques bleus de l’ONU, du Darfour. Des responsables de la Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine (Minuad), ainsi que des diplomates étrangers, ont indiqué que malgré le recul des affrontements entre les troupes gouvernementales et les rebelles ces derniers mois, la situation générale au Darfour demeurait préoccupante.

Ce refus traduit “une expulsion de fait” de M. Freijsen du territoire soudanais, selon les Nations unies ( Ivo Freijsen est le quatrième responsable des Nations unies à être interdit de séjourner au Soudan durant ces deux dernières années ). Ce qui a amené le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU au Soudan à se déclarer déçu et choqué par la décision de Khartoum, qui pourrait négativement impacter le travail de “toutes les organisations humanitaires travaillant au Soudan”, selon l’ONU.

Environ 20.000 soldats et policiers de plus de 30 pays y sont actuellement déployés dans le cadre de la Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine (Minuad). Lancée en 2007, celle-ci est chargée de lutter contre les violences dans cette immense et pauvre région de la taille de la France, où un conflit meurtrier a fait des dizaines de milliers de morts parmi les civils depuis 2003.

La justification de Khartoum

Khartoum juge que le conflit est terminé depuis l’organisation du référendum (contesté et boycotté par l’opposition) sur le statut administratif de la province.

“Il est temps de dire adieu à la Minuad”, lançait le secrétaire d‘État, Kamal Ismaïl. “Cette mission était destinée à protéger les civils, mais ils ne sont désormais plus en danger. Il n’y a pas de conflit au Darfour”. Il indiquait que Khartoum négociait avec la Minuad pour organiser la fin de l’opération. Des responsables soulignent également que certains pays membres de la mission ont exprimé leur souhait de retirer une partie ou l’intégralité de leurs troupes.

Pour le chef de l’Autorité régionale du Darfour Tijani Sissi, la région est sûre même s’ ‘‘il y a encore quelques incidents isolés”, une situation “normale pour une région qui sort de la guerre’‘. Ce dernier assure que le Soudan est en mesure de “maintenir la paix” si la Minuad se retire. “La poursuite de cette mission est tout simplement un gâchis d’argent”, qui pourrait être consacré à des projets de développement au Darfour ou ailleurs au Soudan, selon le chef de la diplomatie.

Khartoum est “très intéressé” par le départ de la Minuad, estime le diplomate, mais celle-ci “ne pourra se retirer que lorsque l’ONU aura accompli sa mission au Darfour”. Ce qui implique notamment la protection des civils, l’accès à l’aide humanitaire et le succès des négociations de la paix entre Khartoum et les groupes rebelles, qui n’ont pas encore signé l’accord de Doha pour la paix au Darfour.

Le conflit

Le conflit dans le pays a fait près de 300 000 morts et quelque 2,5 millions de déplacés selon l’ONU. Par ailleurs, plus de 100.000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers après des combats sporadiques qui continuent d’opposer régime et rebelles dans le Jebel Marra, une zone montagneuse à cheval sur trois États du Darfour.

La rébellion avait été initiée en 2003 par des groupes armés issus de minorités ethniques, qui dénonçaient la marginalisation politique et économique de leur région par le régime du président Omar el-Béchir. Les Nations unies déclarent avoir dépensé 600 millions de dollars US, avec le soutien d’autres organisations humanitaires, pour fournir une aide humanitaire au Soudan, en 2015.

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