Nigéria
L’identité de la jeune fille présentée comme étant la seconde « rescapée de Chibok » est remise en doute par des responsables associatifs.
Yakubu Nkeki est le président de l’association des parents des otages de Chibok. Pour lui, il n’y a pas de débat à faire à propos de l’identité de la seconde jeune fille, elle “ne fait pas partie des filles enlevées à Chibok”.
Ce jeudi, l’armée nigériane, par le canal de son porte-parole, le colonel Sani Usman, déclarait avoir secouru le même jour 97 femmes et enfants lors d’une opération initiée contre les fondamentalistes de Boko Haram non loin de Damboa (nord-est).
Le colonel Usman avait laissé entendre que la dénommée Serah Luka, rescapée de Chibok, figurait parmi les personnes secourues par les militaires nigérians. Cette nouvelle est survenue trois jours après la découverte par l’armée et un groupe d’autodéfense d’Amina Ali, la première fille libérée depuis 2014, année de la capture des lycéennes par la secte islamiste.
Mais de son côté, Yakubu Nkeki est catégorique. A propos d’Amina Ali, il affirme que l’armée est entrée en contact avec lui (Yakubu Nkeki), avant la publication de l’information concernant la libération d’Amina. Ajoutant de même : “nous avons été capables de l’identifier et de savoir qui étaient ses parents.”
Mais pour ce qui concerne Serah Luka, M. Nkeki affirme que “nous n’avons pas été contactés par l’armée pour vérifier l’identité de (la seconde) jeune fille avant que cela soit annoncé.” A propos du nom Luka, le président de l’association précise qu’il y a seulement deux filles qui portent ce nom sur la liste des disparues : “il s’agit de Kauna Luka Yana et Naomi Luka Dzaka.” L’armée a présenté Serah comme étant la fille d’un pasteur du nom de Luka. Yakubu Nkeki est formel, “dans la liste des parents, nous n’avons que quatre prêtres, et aucun d’eux ne porte le nom de Luka.”
Deux versions différentes et fermement défendues
Mais ce n’est pas tout. Dans son communiqué, l’armée nigériane a déclaré que le jeune fille vient de Madagali, dans l’Etat d’Adamawa, mais le président de l’association des parents des otages de Chibok rejette cette assertion, disant qu’ “aucune des filles (enlevées) ne vient de Madagali. Elles venaient de Chibok, Damboa, Askira et Uba”, toutes dans l’Etat de Borno. “Donc je peux dire (…) que cette fille ne fait pas partie des filles enlevées à Chibok”, a-t-il conclu.
La thèse de M. Nkeki est soutenue par un militant des droits humains, qui a préféré garder l’anonymat. Ce dernier est basé à Mubi, dans l’Etat d’Adamawa et soutient aussi que Serah ne fait pas partie des filles de Chibok. Mais l’armée soutient le contraire.
Selon une source de l’armée, “les militaires qui ont mené l’opération, les miliciens qui les ont aidés, et ceux qui connaissent cette fille ont confirmé qu’elle faisait partie des filles kidnappées. Nous ne pouvons revoir notre jugement que si le directeur de l‘école ou le gouvernement de l’Etat de Borno remet en cause l’identité de la jeune fille telle qu‘établie.”
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