Ouganda
Le chef de file de l’opposition ougandaise, Kizza Besigye, a été transféré dans une prison de Kampala, selon son avocat. Il avait été conduit devant un juge, dans un tribunal du nord de l’Ouganda, où il a été jugé pour trahison, après avoir parallèlement prêté serment, contestant la réélection du président Yoweri Museveni.
Kizza Besigye est depuis ce lundi incarcéré à la prison Luzira à Kampala, selon Maître Moses Byamugisha, son avocat. Il s’agit d’une prison de haute sécurité, située sur les rives du lac Victoria. « Nous ferons une demande de libération sous caution devant la Cour, le jeudi prochain », a dit l’avocat de Besigye.
L’opposant avait été assigné à résidence, dans le contexte de l‘élection présidentielle de février, qu’il a qualifiée de « simulacre ». Des violences ont opposé ses partisans aux forces de l’ordre, et l‘élection a été critiquée par des observateurs indépendants. L’Union européenne a dénoncé l’atmosphère d’intimidation orchestrée par le régime, qui a prévalu lors de la présidentielle, et même après.
Pour Maître Byamugisha, l’accusation de trahison qui frappe son client est « risible » et « l’intention du gouvernement n’est pas de gagner cette affaire au tribunal, mais juste de mettre Besigye hors de la circulation. »
La police ougandaise a fait savoir ce lundi qu’elle avait également convoqué des responsables du FDC (le parti de Besigye), afin qu’ils justifient leur présence à la cérémonie parallèle de prestation de serment de l’opposant. Cette cérémonie avait été filmée et postée sur les réseaux sociaux.
Yoweri Musevani, 71 ans, président ougandais depuis 30 ans, est régulièrement accusé de violations des droits humains. Son régime est critiqué pour son caractère de plus en plus autoritaire.
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