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L'indiscipline et une ''certaine résistance'', à l'origine d'abus par les forces onusiennes (ONU)

Abus Sexuel

Les missions de maintien de la paix en République centrafricaine (RCA) et en République démocratique du Congo, montrent leur engagement dans la fin des abus sexuels commis par leurs forces, mais il y a encore la réticence à l’identifier comme un problème au sein des troupes, selon un haut responsable de l’ONU.

Jane Holl Lute, coordonnatrice spéciale des Nations unies pour l’amélioration de la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels, a fait sa déclaration après avoir visité les deux missions en avril.

“Nous avons trouvé en premier lieu l’engagement de la direction très clair dans ces deux missions pour éradiquer toute instance de l’exploitation et de l’abus, pour répondre vigoureusement lorsque les allégations se posent. Ils ont donné le ton au sommet, mais je peux vous dire qu’il y a encore des poches de résistance et des poches de réticence”, a-t-elle déclaré.

Les missions de maintien de la paix ont été en proie à des accusations d’abus sexuels. L’Organisation des Nations unies a rapporté 99 allégations contre le personnel au sein du système de Nations unies, l’an dernier. La MINUSCO (mission des Nations unies pour le maintien de la paix au Congo), qui a été initialement mise en place au cours d’une guerre civile qui a duré de 1998 à 2003, est la plus grande du monde, avec près de 20 000 personnels en uniforme.

En RCA, il y a 10.000 soldats de la paix. La violence a éclaté en 2013 après que les rebelles Séléka principalement musulmans aient pris le pouvoir, déclenchant des attaques de représailles de la milice chrétienne anti-balaka. En janvier de cette année, la mission de l’ONU en RCA a déclaré qu’elle enquêtait sur de nouvelles allégations d’abus sexuels sur des mineurs par des casques bleus.

Selon Lute, une certaine résistance dans les missions découlaient de problèmes de discipline certains ont estimé que la question de la violence ne les concernait pas tous.

“Les gens ont l’impression d’avoir été envoyés sur le terrain pour mettre en œuvre les mandats qui sont axés sur la prestation de services aux populations que nous sommes envoyés pour servir, et ils ne se disent pas que cette question mérite qu’ils s’en préoccupent “, a mentionné Jane Holl Lute.

“Nous devons spécifier quand nous embauchons des gens, quelles sont les normes et quelle est la performance que l’on attend d’eux, et comment nous saurons s’ils ont accompli leur mission ou non. Et nous avons besoin de moyens de reddition de comptes. Trop souvent, dans cette organisation, la responsabilité équivaut à une punition. Ce n’est pas la responsabilité. La responsabilité, c’est assumer ce que vous avez fait ou ce que vous avez omis de faire”, a-t-elle ajouté.

En décembre, l’année dernière, une commission d’examen indépendante avait accusé l’ONU et ses agences de mauvaise manipulation des allégations d’abus sexuels sur les enfants et de viols par des Casques bleus en RCA en 2013 et 2014.

Le Secrétaire général de l’ONU a nommé Lute en février pour coordonner les efforts visant à freiner l’exploitation et les abus sexuels au sein de Casques bleus de l’ONU.