Ouganda : sécurité renforcée avant la prestation de serment de Museveni

La prestation de serment de Yoweri Museveni, le président ougandais et vainqueur de la présidentielle controversée de février dernier, se fera sous haute surveillance militaire et policière.

Kampala, la capitale ougandaise, a des allures de camp retranché à l’approche de l’investiture de Yoweri Museveni, vainqueur de la présidentielle du 18 février dernier. Et pour cause : ce mardi, deux jours avant la cérémonie prévue ce jeudi 12 mai, plusieurs patrouilles à pied et motorisées de l’armée et de la police ont été déployées dans les rues de Kampala, la capitale ougandaise, ainsi que dans d’autres villes du pays.

Selon Kale Kayihura, le chef de la police qui s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe des forces de sécurité, cet impressionnant déploiement sécuritaire a pour cause les craintes d‘éventuels actes criminels et les menaces contre la sécurité, pendant la cérémonie d’investiture. “Comme nous nous approchons de l‘événement, les patrouilles et les autres mesures de sécurité seront renforcées”, a dit Kayihura.

Selon les autorités ougandaises, 14 chefs d‘État africains feront le déplacement de Kampala, pour assister à la cérémonie de jeudi. Quant à l’opposition, elle s’est promis de verser du sable dans l’engrenage de l’investiture de Museveni, clamant haut et fort que les fraudes ont prévalu pendant le scrutin présidentiel.

De son côté, le chef de la police ougandaise a averti que ses unités ne toléreraient aucune protestation ce 12 mai. Kale Kayihura a même rappelé que certains dignitaires de l’opposition sont en résidence surveillée, tandis que d’autres sont emprisonnés. Le patron de la police ougandaise a de même évoqué la menace terroriste, affirmant que deux terroristes sont actuellement dans le pays, après l’arrestation de leurs complices au Kenya et en Ouganda.

Les médias sont eux aussi dans le viseur du régime Museveni. Tout média qui couvrira les manifestations de l’opposition au cours de l’investiture de ce jeudi, risque gros.

L‘élection de Yoweri Museveni a provoqué bon nombre de manifestations de l’opposition, dispersées par la police. Kizza Besigye, le chef de file de l’opposition, avait été assigné à résidence pendant plus d’un mois, après le scrutin de février dernier.

Ce mardi, policiers et militaires ont continué les répétitions de leur défilé en vue de l’investiture de Museveni. Des jets et des hélicoptères de l’armée de l’air ont même volé dans le ciel, toujours dans le cadre de ces préparatifs.

Yoweri Museveni est le président de l’Ouganda depuis 1986. Il était à la tête d’une rébellion qui l’a porté au pouvoir, après cinq ans de lutte armée, contestant alors les résultats des élections générales de 1980. C’est son cinquième mandat à la tête de son pays.