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Mali : la sécurité à Tombouctou toujours aussi fragile

Mali

Au Mali, la ville de Tombouctou vit une situation sécuritaire fragile, malgré la débâcle des islamistes chassés par les forces françaises de l’opération Barkhane, ex-Serval, en 2013.

Les habitants reviennent de loin et ont à l’esprit le passage des terroristes dans leur ville. « Bon, vraiment, on vit la peur au ventre, bien que les occupants ne soient plus là, on a toujours peur parce qu’on n’arrive même pas à sortir. A un kilomètre déjà, tu ne peux pas sortir de cette ville, donc vraiment ça ne va pas » , se plaint Touré Abdoulaye, habitant de Tombouctou.

Le 23 avril dernier, les islamistes ont mené une attaque sur la ville qui a coûté la vie à deux soldats maliens. Cette situation a provoqué une augmentation du nombre des check-points à Tombouctou et les fouilles sont elles aussi multipliées. Les habitants sont dans l’obligation de se plier aux nouvelles règles de sécurité.

Le colonel Omar Diarra, commandant de zone de Tombouctou, nous donne ici quelques détails de cette opération de sécurité :

Pour assurer la sécurité de la ville de Tombouctou, nous avons des check-points qui sont déployés tout autour de la ville sur les principaux axes. Il y a des patrouilles conjointes Famas (Forces armées maliennes), la police (malienne) et la police de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali ) qui sécurisent l’intérieur de la ville (…) Je pense que présentement, on est en train de prendre des dispositions vraiment pour renforcer cette sécurité au niveau de la ville de Tombouctou. Vraiment prévenir tout ce qui est enlèvement de véhicule ou bien tout acte hostile par rapport à la ville.

Le colonel Diarra reconnaît tout de même l’immensité de la tâche :

Il faut reconnaître que Tombouctou est une des plus vastes régions du Mali, donc la zone est immense. Quand vous voyez l’habitation, la population est concentrée le long du fleuve Niger. A part ça, 50 km au nord du fleuve, tout est le grand désert, c’est ouvert et c’est un no man’s land difficile à contrôler.

Les patrouilles de nuit sont assurées par les Casques bleus de la Minusma, en collaboration avec la police malienne dans la ville de Tombouctou. Ces patrouilles se font tous les jours, de 23h00 à 05h00 du matin.

A propos de ces patrouilles de nuit, Mohamed Salaha, un autre habitaint de Tombouctou, pense ceci :

Les patrouilles mixtes, vraiment, c’est le souhait de la population parce que ça rentre aussi dans le cadre du renforcement de la sécurité. Vraiment ici à Tombouctou, la sécurité est trop précaire. Mais à chaque fois qu’on voit ce genre de patrouille, que ce soit les patrouilles de l’armée malienne ou les patrouilles accompagnées, c’est quelque chose qui rassure la population. Cela dit à la population que la tranquillité est là, que les forces de sécurité sont là pour nous rassurer. Donc vraiment, ce sont des choses que la population veut.

Allant dans le même sens, Matthias Nienhaus, de la police des Nations unies, déclare :

Alors, concernant notre travail, il faut distinguer le travail que nous faisons pendant la journée. Les patrouilles sans la police nationale, ça c’est le matin et l’après-midi. Et pendant la nuit, nous faisons des patrouilles mixtes avec la police nationale. Là, notre tâche est d’appuyer les collègues de la police nationale. Moi, j’ai l’impression que la population est très satisfaite de notre travail et avec les patrouilles mixtes, si on parle avec les gens comme ce soir, ils nous remercient beaucoup, ils disent qu’ils apprécient le travail que nous faisons ici et surtout le travail que la police nationale fait avec nous.

Mais, ces avis ne sont pas vraiment partagés par Abdoulaye Maiga, lui aussi habitant de Tombouctou :

Il y a des patrouilles, mais malgré ces patrouilles-là, on constate que l’insécurité ne fait que grandir. Donc, il faut accentuer les patrouilles puis les varier, puisqu’il ne s’agit pas seulement de dire exactement où on va patrouiller, comme quoi si tu dis à l’ennemi, je viens vers toi, il va se déplacer.

Quoi qu’il en soit, la menace djihadiste reste une réalité au Mali, particulièrement dans le nord.

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