Somalie : le danger d'être journaliste

Être journaliste en Somalie est un réel danger. À tout moment l’on peut être tué dans l’exercice de son métier.

Collecter l’information est plus que difficile. Surtout lorsqu’il faut couvrir un attentat. Se rendre à son lieu de travail n’est pas facile. Il doit négocier son chemin à travers les points de contrôle tenus par des hommes armés qui sont toujours prêts à tuer pour de l’argent ou de la drogue.

Je suis régulièrement confronté à des problèmes, estime Abdirizak Qoslaye, un journaliste travaillant pour une radio de Mogadiscio. Par exemple, lorsqu’un attentat survient, les forces de l’ordre font des barrages et cela devient difficile de recueillir les informations convenablement.

Les journalistes sont régulièrement confinés dans leur lieu de service pour préserver leur sécurité.
Pour les femmes, la situation se complique davantage. La société, assez conservatrice, voit d’un mauvais oeil l’exercice de la profession par des femmes.

Être femme et journaliste est assez difficile, raconte la journaliste Kin Omar Makaran. Nous sommes régulièrement entre collègues. La famille a du mal à l’accepter. On nous décourage même. Moi je dirais que le problème principal de la presse somalienne est la sécurité.

Mais Omar Faruk, le secrétaire de l’Union nationale des journalistes somaliens regrette le laxisme des autorités lorsqu’il faut sanctionner les bourreaux de la presse.

La Somalie est devenue un lieu d‘élimination des journalistes, souligne-t-il. Depuis 2006, 66 journalistes ont été tués. Depuis lors, il n’y a que quatre assassins qui ont été arrêtés et jugés. Les assassinats sont souvent prémédités sur la base des intérêts politiques et économiques.

Visiblement, les journalistes somaliens vivent en surcis au quotidien.