Congo
Le tribunal traditionnel de Pointe-Noire, capitale économique du Congo, a pour vocation de traiter au quotidien d’hallucinantes affaires de sorcelleries.
Situé à Mvoumvou dans le 2e arrondissement au comble de sa renommée, le tribunal traite au moins une cinquantaine d’affaires par semaine soit plus de 200 cas le mois.
Dépassé par les événements, Julien Poaty n’a pas hésité à saisir le tribunal traditionnel.
Je viens de perdre mon sixième enfant et pour cela, j’ai traduit devant ce tribunal ma belle-famille car papa Hyoyo traite bien les problèmes de sorcellerie. Il a déjà fait ses preuves par le passé, a t-il affirmé.
Le septuagénaire Jean-Baptiste Hyoyo, président du tribunal, est un personnage craint et respecté dans les milieux traditionnels. Il a su donner à l’institution qu’il dirige depuis 1982 une réputation au fil du temps.
Le tribunal de Mvoumvou que j’ai l’insigne honneur de présider ne traite que les affaires traditionnelles, surtout de sorcellerie. Les justiciables sortent d’ici satisfaits. Ici l’élément juridique c’est le cerveau et le cœur. Lorsqu’un justiciable est à la barre et qu’il parle, je peux savoir quand il ment et quand il dit la vérité.
Ces tribunaux traditionnels peuvent paraître abstraits dans certaines civilisations mais ont leur sens au Congo. Ils se trouvent un peu partout sur l‘étendue du territoire national bien que celui de Mvoumvou à Pointe-Noire, jouisse d’une réputation enviable. L‘État leur reconnaît une compétence et y affecte même un budget.
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