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Les Bobos Shanti : l'une des quatre chapelles ''rastas'' de Shashamene en Jamaïque

Les Bobos Shanti : l'une des quatre chapelles ''rastas'' de Shashamene en Jamaïque

Ethiopie

Les Bobo Shanti, l’une des quatre chapelles rasta de Shashamene, sont une communauté pas très appréciée de la population éthiopienne.

Le respect des traditions est une règle à Shashamene (ville située dans la vallée de Goba, à 200 km au sud d’Addis-Abeba). Chaque jour, à tour de rôle, deux des sept membres de la communauté des Bobo Shanti assurent la dévotion du matin.

Paul Phang est le chef spirituel de cette communauté. Ce Jamaïcain a posé ses valises en Éthiopie en 1991 :

Un lion né dans l’enclos des crocodiles est quand même un lion. Je me suis réincarné en Jamaïque, mais mes racines sont en Afrique. Je viens d‘Éthiopie. Je suis Éthiopien. Depuis 24 ans, je suis ici, je travaille avec l’administration pour que nous puissions nous stabiliser à Shashamene.

Depuis leur arrivée en Éthiopie en 1948, les premiers Rastas n’ont cessé de revendiquer la nationalité éthiopienne. Pour bien comprendre leur présence ici, il faut se rendre aux quartiers généraux de la fédération internationale, branche politique des Rastas.

En 1936, l’Italie envahit l‘Éthiopie. Des communautés afro-américaines s’organisent pour fournir aux Éthiopiens une aide militaire et lutter contre l’envahisseur. Ainsi, est née la fédération internationale éthiopienne.

Des terres ont été données à l’organisation en 1948. Cinq cent hectares à l‘époque, pour l’assistance que l’organisation a donné à l‘Éthiopie. C‘était des terres personnelles de Haile Selassie pour que les noirs puissent rentrer à la maison, se développer et former une communauté, raconte Reuben Kush l’actuel président de cette communauté.

Si Haile Selassie avait de la sympathie pour les Rastas qui voyaient en lui un messi noir, on ne peut pas en dire autant des régimes qui lui ont succédé.

Sur les 500 hectares de terrain offerts par l’empereur, seuls 50 sont concrètement revenus aux rapatriés de la diaspora. Et à ce jour, il ne leur reste qu’une dizaine d’hectares de terres. La plupart d’entre eux n’ont pas de papier et vivent illégalement sur le territoire. Malgré cela, les croyants continuent d’affluer à Shashamene.

Alex Renia est Français d’origine antillaise. Il s’est installé ici en 2005 :

La communauté Rasta a toujours été minoritaire. C’est une toute petite communauté. Alors est-ce que c’est un danger aujourd’hui pour les Éthiopiens ou pour le gouvernement ? C’est peut-être un peu subversif puisque nous Rasta, on se rattache à l’empereur qui représente l’ancien régime. On s’attache à un monarque que le monde considère comme décédé… et nous affirmons qu’il est vivant.

Soixante-sept ans plus tard et en dépit des obstacles, le drapeau de ces déracinés continue de flotter à Shashamene.

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