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La Guinée équatoriale invitée aux urnes ce dimanche

Guinée équatoriale

C’est aujourd’hui dimanche que les Équato-Guinéens sont appelés à choisir leur président de la République. En plus de Teodoro Obiang Nguema, candidat à sa propre succession, six candidats sont en lice pour le fauteuil suprême. Mais les défis et difficultés restent nombreux dans le pays.

C’est le samedi dernier, la veille du scrutin, que le matériel électoral a été distribué par la Commission nationale électorale. Mais, selon les observateurs de la scène politique équato-guinéenne, tout semble acquis pour le président sortant Obiang Nguema, qui marche allègrement sur une sorte de boulevard devant conduire à sa victoire. L’actuel président équato-guinéen est à la tête de ce petit pays d’Afrique centrale fort riche en pétrole, depuis 1979. Ce qui fait de lui le doyen politique des chefs d‘État africains.

Un long règne marqué par les Nguema

L’histoire de la Guinée équatoriale est marquée par le règne des Nguema. Après 200 ans de colonisation espagnole, l’indépendance est enfin acquise le 12 octobre 1968 et Francisco Macias Nguema (l’oncle de l’actuel chef d‘État) devient président. Mais ce dernier règne d’une main de fer et échappe à plusieurs tentatives de coups d‘État. Son pouvoir est accusé d‘être à l’origine de milliers de morts et des dizaines de milliers d’exilés.

Ainsi, le 3 octobre 1979, le vent tourne-t-il. Francisco Macias Nguema est renversé par un coup d‘État qui porte son neveu Teodoro Obiang Nguema à la tête du pays. Francisco Macias, ainsi qu’une dizaine de ses fidèles lieutenants, sont tués.

Les années qui suivent sont marquées par un pouvoir rigide, celui du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), qui remporte des scores électoraux dépassant même les 95 % des suffrages exprimés. L’opposition conteste la crédibilité des différents scrutins et le régime d’Obiang Nguema brandit régulièrement la thèse de complots visant à le renverser.

Obiang Nguema a failli passer à la trappe en 2004. Cette année-là, les mercenaires Simon Mann (Grande-Bretagne) et Nick Du Toit (Afrique du Sud) étaient à deux doigts de réussir à mettre fin au règne de l’actuel président équato-guinéen. Les deux hommes ont été arrêtés, condamnés chacun à 34 ans de prison, avant d‘être graciés et libérés en 2009. Mark Thatcher, fils de l’ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher, a aussi été incriminé dans cette tentative de coup d‘État.

Un régime régulièrement critiqué

Le régime d’Obiang Nguema est très souvent pointé du doigt par les organisations de défense des droits de l’Homme. Celles-ci l’accusent de violences à l’encontre des opposants politiques, de la société civile et des médias.

Plusieurs sociétés pétrolières ou para-pétrolières, américaines pour la plupart, sont installées en Guinée équatoriale depuis 1992, suite à la découverte d’importantes quantités de brut, qui a débouché sur le boom pétrolier de 1990.

Ce pays, troisième producteur d’Afrique subsaharienne de brut et grand dépendant des exportations de ses matières premières, a vu ses recettes dégringoler depuis 2014, pour cause de chute des prix de l’or noir. Comme dans d’autres pays pétroliers, les entreprises ferment ou ralentissent leurs chantiers, faute d’argent à disposition.

Malgré un RNB (revenu national brut) de 10.210 dollars par habitant en 2014 (un des plus élevés d’Afrique), plus de la moitié des Équato-Guinéens subissent la misère, avec seulement 2 dollars par jour comme revenu et les coupures d‘électricité sont monnaie courante dans le pays. La corruption est l’une des pratiques les plus courantes en Guinée équatoriale, selon bon nombre d’observateurs.

Teodorin Obiang, le fils de Teodoro Obiang Nguema, soupçonné de s‘être illégalement placé à la tête d’un empire mobilier et immobilier en France, est poursuivi pour “biens mal acquis” depuis 2014. Il est accusé en France d’avoir détourné des fonds publics de Guinée équatoriale, “estimés à plusieurs centaines de millions d’euros”, d’après une source proche de l’enquête.

Teodorin Obiang avait demandé en décembre 2015 un pourvoi, en vue de l’annulation de son inculpation. Il brandissait comme thèse l’immunité dont il jouit en tant que deuxième vice-président de son pays. Sa demande a été rejetée par la Cour de cassation française.

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