Meurtre d'un étudiant italien en Égypte : la demande italienne "inconstitutionnelle" (justice égyptienne)

Le parquet égyptien a jugé samedi “inconstitutionnelle” la demande de l’Italie d’avoir accès à des milliers de relevés téléphoniques dans le cadre de l’enquête sur la mort de l‘étudiant Giulio Regeni, retrouvé supplicié 10 jours après sa disparition le 25 janvier au Caire.

Au cours d’une conférence de presse, le procureur adjoint Mostafa Suleiman a justifié le refus de la partie égyptienne : “le côté italien a demandé à ce que l‘Égypte lui apporte les données de téléphones de tous les abonnés des trois endroits, la résidence de Regini, l’endroit où il a été et l’endroit où on a trouvé son corps. Le côté égyptien a rejeté cette demande, non pas pour cacher des informations, mais parce que cette affaire devrait être enquêtée selon le droit et la constitution égyptienne, et elle est inconstitutionnelle.”

Au cours de la même sortie, Mostafa Suleiman a révélé lors d’une conférence de presse que l’Italie avait formulé cette demande lors d’une réunion la semaine dernière à Rome pour faire le point sur l’avancée de l’enquête. Mais la délégation égyptienne y avait opposé une fin de non-recevoir.

L’Italie a annoncé vendredi avoir rappelé son ambassadeur en Égypte pour protester contre le manque de progrès dans l’enquête sur l’assassinat du jeune transalpin qui étudiait les mouvements syndicaux égyptiens. ll avait été retrouvé mort dans un fossé 10 jours plus tard après son décès le 25 janvier, le corps couvert des stigmates de tortures épouvantables.

Egypte-Italie: Etudiant torturé: Le Caire ne livre rien – L'Egypte a refusé de livrer à Rome des milliers de re… https://t.co/EkTScywpAc

— Actualités Suisse (@SuisseSUI) 9 avril 2016

La disparition du jeune doctorant de l’université britannique de Cambridge alors qu’il se rendait dans une station de métro en plein centre du Caire, est à l’origine de tensions entre les autorités italiennes et égyptiennes.

Malgré les vifs démentis du gouvernement égyptien, la presse italienne et les milieux diplomatiques occidentaux en Égypte soupçonnent des membres d’un des services de sécurité égyptiens de l’avoir assassiné.