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Congo : 17 morts dans des violences à Brazzaville (gouvernement)

Congo

Les violences qui ont secoué la capitale congolaise ont fait dix-sept morts selon le gouvernement qui pointe un doigt accusateur sur Frédérick Bintsamou, un ancien chef de la milice – les Ninjas Nsiloulou – d‘être personnellement impliqué dans ces violences meurtrières.

Dix-sept personnes (3 agents des forces de l’ordre, 2 civils et 12 assaillants) ont été tuées lundi dans “l’attaque terroriste” ayant visé les quartiers sud de la capitale congolaise avant l’“intervention rapide” des forces de l’ordre, selon Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement.

Le ministre de la Communication accuse d’ailleurs des ex-membres de la milice – les Ninjas Nsiloulou – d‘être responsables de ces troubles qui ont débuté dans la nuit de dimanche. Selon lui, le gouvernement est en possession de ‘‘preuves accablantes’‘ de l’implication de Frédéric Bintsamou (plus connu sous le nom de pasteur Ntoumi), ancien chef des Ninja Nsiloulou.

Frédérick Bintsamou qui nie pourtant toute implication dans ces violences a déjà combattu avec les Ninjas Nsiloulou le pouvoir du président Sassou Nguesso au cours de la guerre civile dite du pool entre 1998 et 2003. Il avait fini par s’allier au président avant de rejoindre très récemment, l‘équipe de campagne de Guy-Brice Parfait Kolélas.

Le pasteur Ntoumi est protégé par un accord signé avec les autorités congolaises – lors de son ralliement à M. Kolélas – lui octroyant une garde rapprochée constituée dans sa majorité d’anciens Ninjas et très fortement équipée.

République du Congo : l'ONU condamne des actes de violence à #Brazzaville https://t.co/scrs8HfSiG pic.twitter.com/wY5fhsAqzV

— Nations Unies (ONU) (@ONU_fr) 6 avril 2016

Les ‘‘faux coups d‘État’‘

“Ma crainte, c’est qu’on retombe dans ce que le Congo a connu de pire : les faux coups d’État […]. J’attends qu’on m’apporte la preuve […] de ce qui s’est passé”, a déclaré M. Kolélas qui a dit trouver “bizarre” la coïncidence entre ces attaques présumées et “la proclamation des résultats définitifs” de la présidentielle par la Cour constitutionnelle lundi soir.

Des déclarations qui font suite au lien fait entre les ‘‘Ninjas Nsiloulou’‘ et les ‘‘Ninjas’‘ dirigés par son père. Pour lui, le gouvernement est vite allé ‘‘en besogne pour désigner les coupables’‘. Il a qualifié de “mascarade” la version officielle présentant les événements de lundi comme une attaque concertée contre plusieurs bâtiments officiels.

La Cour suprême a confirmé la victoire de Denis Sassou Nguesso dès le premier tour de la présidentielle avec plus de 60 % des voix.

Après la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle par le gouvernement, le 24 mars, M. Kolélas et quatre candidats d’opposition unis par une alliance électorale contre M.Sassou Nguesso ont crié à la fraude et appelé la population à les rejeter par des voies légales et pacifiques, notamment par des grèves générales.

Le recours déposé par ce dernier a été rejeté par la Cour constitutionnelle au motif qu’il n’aurait pas été déposé dans les délais, c’est-à-dire cinq jours après la proclamation des résultats officiels.

“Nous étions dans les délais, mais la Cour a compté le dimanche et le lundi [de Pâques] fériés comme des jours ouvrés”, a-t-il affirmé. “C’est n’importe quoi”, s’insurge-t-il.

La sécurité a été renforcée dans plusieurs quartiers de la capitale, particulièrement ceux connaissant les pics de violences.

Mardi, l’AFP a constaté qu’une vingtaine de policiers stationnaient autour de la résidence du général Jean-Marie Michel Mokoko, arrivé troisième du scrutin selon les résultats officiels, et qui se cacherait depuis plusieurs jours. Un bus de police bloquait la rue de son domicile.

En début de soirée mardi, le quadrillage militaire des quartiers sud de Brazzaville observé dans la matinée avait été largement levé, mais la zone restait désertée par la population.

Quelques dizaines d’habitants ont commencé à rentrer, mais l’immense majorité de ceux qui avaient fui la veille ont dû passer une deuxième nuit hors de chez eux.

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