Soudan du Sud : la patience de la médiation "à rude épreuve"

Le président botswanais estime que les différentes parties au conflit à Juba ne respectent pas leurs engagements vis-vis de la communauté internationale.

Les efforts des différents partenaires du Soudan du Sud pour mettre un terme à deux ans de guerre civile semblent ne servir à rien alors que les combats se poursuivent sur le terrain. Le président du Botswana Festus Mogae qui dirige la Commission de Surveillance et d‘évaluation de l’accord de paix signé en août dernier ne cache pas son exaspération. “Permettez moi d‘être franc et de vous dire que la patience de la communauté internationale – tout comme la mienne – est mise à rude épreuve, s’est-il confié. Je reste préoccupé par les retards actuels, les violations du cessez-le-feu et la détérioration de la situation économique marquée par une inflation galopante et l’effondrement de l’industrie pétrolière dont dépend le gouvernement”.

L’accord signé entre le camp du président Salva Kiir et celui de son opposant Riek Machar prévoyait la mise en place d’un gouvernement de transition et la nomination de l’opposant comme vice-président. De ces deux importants points, seul le second a été matérialisé le 12 février dernier. Une situation qui inquiète le médiateur en chef qui pointe également du doigt l‘émergence de multiples milices qui risquent de compliquer davantage l‘équation sud-soudanaise.

La mise en garde du président botswanais intervient également dans un contexte de crise au sein du gouvernement de Salva Kiir qui a limogé jeudi son ministre des Affaires étrangères, Barnaba Marial Benjamin. Ce dernier a qualifié un ancien membre du gouvernement devenu opposant, d‘étranger. Seulement ce dernier est originaire d’une région frontalière, riche en pétrole, qui cristallise les tensions entre le Soudan du Sud et le Soudan.